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SEX AND THE CITY

Une adaptation charmante mais qui manque un rien de rythme

Carrie Bradshaw, écrivain et chroniqueuse new-yorkaise à succès, vit ses dernières heures de célibataire. En effet, lors d’une conversation anodine, Mr Big, avec qui elle a déjà rompu plusieurs fois, l’a demandée en mariage. Et elle a dit oui…

Cela fait des années que les fans (dont je fais partie) en rêvaient. Voici que les quatre new-yorkaises découvertes sur HBO et M6 se retrouvent sur grand écran, après 6 saisons passées sur le petit. Et la transposition ne démérite pas, souffrant simplement d'un certain manque de rythme, le format (2h20 au lieu de 20mn) obligeant à passer de récits thématiques à une véritable intrigue. Alors que chaque épisode était souvent lié à la thématique choisie pour sa chronique hebdomadaire par le personnage principal, Carrie Bradshaw, en quête d'un amour idéal, le film fait passer les bons mots au second plan, les concentrant en de brefs échanges, assez réussis. Ceux-ci, tout à fait dans le ton de la série, cyniques, osés, mettent principalement en scène les réunions des quatre filles et les frasques sexuelles de la plus nymphomane d'entre elles: Samantha Jones, la RP exilée à L.A..

Le reste du récit, tourne plus autour des malheurs de chacune, construisant au delà d'une histoire principale dont le coeur dramatique est d'une formidable tristesse, quelques drames annexes dans la parfaite continuité des destins incertains des trois autres amies, mettant ainsi en jeu trois thèmes éternels: adultère, maternité et assagissement voire renoncement. Certains reprocheront au film un certain sentimentalisme, et l'alignement de nombreuses marques de vêtements et chaussures qui ont pourtant fait la renommé de la série et de sa costumière. Il faut cependant avouer que les essayages, les défilés et autres shows privés, sont plutôt un délice pour les yeux, permettant de découvrir des tenues incroyables et colorées, à l'image de la joie dans laquelle elles sont portées.

Cette joie, ponctuée de quelques gravités, les quatre actrices en sont la source inépuisable, affichant après quelques années d'absence, une complicité toujours aussi convaincante. Sarah Jessica Parker, trop rare au cinéma, dégage une vulnérabilité mêlée d'espoir ingénu absolument emballantes. Cynthia Nixon reste un peu en retrait, derrière sa rigidité trop réfléchie d'avocate coincée. Kristin Davis est délicieusement nunuche, mais débordante d'amour et d'amitiés sincères. Quant à Kim Cattrall, elle pétille de désir et se déhanche comme jamais, notamment face à un voisin provoquant. Assez bien résumées durant le générique de début, avec l'aide de la Carrie en voix-off, leurs hommes, pourtant fondamentaux, ne semblent finalement pas vivre dans le même monde et sont donc particulièrement absents. Seule nouvelle venue, Jennifer Hudson, en assistante débrouillarde et positive, qui confirme après « Dreamgirls » tout son talent.

Alors ne boudez pas votre plaisir, oubliez les remix mode à la sauce Rn'B du générique de la série, savamment massacré, et laissez-vous charmer une dernière fois par ces quatre amies citadines et friquées, parfois superficielles mais tellement vraies, qui nous offrent un dernier tour de piste. Et dites leur au revoir avec l'ampleur du grand écran.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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