NIGHT WATCH
Un film de genre prometteur pour le cinéma russe
L’histoire reprend les ingrédients du film de genre : une confrontation quasi manichéenne, une prophétie, un élu, etc, etc. Rien de très original dans le fond mais le résultat, malgré la complexité de l’histoire, est très satisfaisant. C’est d’autant plus un plaisir que le film n’est pas américain, prouvant que ces derniers n’ont pas le monopole du talent et de l’inspiration ! Le film, qui est parti pour être le premier épisode d’une trilogie (adaptatée d’une œuvre contemporaine à succès de l’écrivain Sergei Lukyanenko), semble promettre de nouveaux horizons à un cinéma russe qui survivait tant bien que mal sur les souvenirs surannés des années de gloire du cinéma soviétique !
Même si la forme elle-même ne suffit jamais à faire un chef-d’œuvre (les récents Star Wars l’ont bien prouvé), il convient d’applaudir les effets spéciaux et l’esthétique de « Night Watch ». Bekmambetov a su réunir tous les spécialistes et moyens de son pays afin de créer son projet pharaonique. Le résultat esthétique est à la hauteur des moyens : impressionnant ! Empruntant ça et là au clip, au film expérimental et aux grands films de genre, le film nous entraîne dans des plongées vertigineuses (la chute du rivet de l’avion !), des atmosphères très "dark", des plans matrixiens et des décors silence-des-anneaux-esques ! Pour l’histoire, comme dit plus haut, il est parfois plus dur de suivre, mais globalement les ficelles essentielles sont là pour satisfaire les fans du genre. Quelques scènes isolées permettent en outre de faire oublier le classicisme des aspects globaux de l’intrigue (la séquence chez la sorcière par exemple). Un filon à suivre donc…
(Petite info supplémentaire : surprise ! La BO du film contient certains titres d’un groupe de rock français : Pleymo)
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur