Festival Que du feu 2024 encart

INTERVIEW

ADOPTÉS (LES)

Journaliste :
Est-ce que « Les Adoptés » correspond au film que vous aviez en tête ?

Mélanie Laurent :
Oui, même si je ne l’ai pas toujours pensé. Il y a eu des grandes périodes de doute, d’angoisse et de vertige de la salle de montage, avec toutes ces images et toute cett…

© StudioCanal

Journaliste :
Est-ce que « Les Adoptés » correspond au film que vous aviez en tête ?

Mélanie Laurent :
Oui, même si je ne l'ai pas toujours pensé. Il y a eu des grandes périodes de doute, d'angoisse et de vertige de la salle de montage, avec toutes ces images et toute cette matière. Certains jours, je pensais que je n'obtenais pas ce que je voulais. Mais quand j'ai vu la dernière version projetée, j'ai su que c'était le film que j'avais imaginé. Après, je ne le referais peut-être pas de la même manière, car je vois ses faiblesses et ses défauts. Mais en tout cas, c'est bien le film que je voulais faire.

Journaliste :
Quel est le moment le plus angoissant quand on tourne son premier film ?

Mélanie Laurent :
C'est le premier jour de tournage. J'avais déjà les meilleurs techniciens, les gens que j'aimais et avec qui je voulais travailler. Mais il faut être capitaine d'un grand bateau, on part pour un long voyage et il faut montrer que l'on sait ce que l'on veut. Le premier jour, j'ai donc eu peur de tous ces gens qui me demandaient : « Alors, qu'est-ce qu'on fait ? » C'était très vertigineux.

Journaliste :
Est-ce que jouer dans son propre film a plutôt été un handicap ou un atout ?

Mélanie Laurent :
Ça aurait pu être un handicap. Beaucoup d'acteurs qui sont passés à la réalisation me l'avaient déconseillé. Mon producteur m'a convaincu. La première semaine était pleine d'angoisse, aussi parce qu'on a commencé par toutes les scènes avec Lisa, c'est à dire mon personnage, ce qui n'était pas simple à faire. Mais au final, j'ai trouvé que c'était presque plus simple parfois. Sur certaines scènes, comme celles avec l'enfant par exemple, je savais tellement ce que je voulais que je pouvais l'emmener avec moi assez naturellement.

Journaliste :
Avez-vous toujours gardé les rênes dans la mise en scène, ou vous arrivait-il de vous laisser diriger par vos acteurs ?

Mélanie Laurent :
J'avais des visions de plans, d'images, mais ce sont mes acteurs qui donnent le rythme et qui me les inspirent. Et ils m'ont surtout inspirée dans l'écriture. Le rôle, je l'ai écrit pour Marie. Quand je l'ai rencontrée il y a très longtemps, elle avait toujours un livre différent dans son sac et je la voyais toujours avec des auteurs que je ne connaissais pas. Sachant cela d'elle, je lui ai écrit le rôle d'une libraire. Et là, c'est directement Marie qui m'inspire une ligne directrice de l'histoire et donc du scénario. En tout cas, dans les scènes dans lesquelles je jouais, il y avait aussi Morgan Perez, mon coscénariste et Magali Frater, ma scripte, qui portaient un regard extérieur sur la scène et me disaient ce qu'ils en avaient pensé.

Journaliste :
On dit souvent que les premiers films parlent de soi, est-ce que celui-ci parle de vous ?

Mélanie Laurent :
Je ne le voulais pas. Ma première idée était de faire un film pour raconter une histoire, et pas me raconter. Après, on écrit sur soi de toute façon. Ce qui me ressemble le plus dans le film, ce qui est le plus personnel, c'est l'enfance. C'est ce petit garçon, avec l'éducation qu'on lui donne, l'éveil qu'on lui apporte sur des œuvres d'art, sur la musique classique, le fait de prendre le temps de l'écouter, de lui parler comme à un adulte... Tout cela, c'est une part de mon enfance.

Rémi Geoffroy Envoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT