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INTERVIEW

AMATEURS (LES)

C’est à l’Hôtel Hilton de Lyon que nous avons rencontré l’équipe du film ‘Les Amateurs’, à l’occasion de sa sortie en salles le 14 janvier.

Journaliste : Pourriez-vous retracer votre parcours cinématographique jusqu’à ce premier film ?

Martin Valente : Il n’y a rien eu de …

© Patrice RICCOTA

C'est à l'Hôtel Hilton de Lyon que nous avons rencontré l'équipe du film 'Les Amateurs', à l'occasion de sa sortie en salles le 14 janvier.

Journaliste : Pourriez-vous retracer votre parcours cinématographique jusqu'à ce premier film ?

Martin Valente : Il n'y a rien eu de très particulier ou original dans mon parcours. Je viens du théâtre et du documentaire. Très jeune, j'ai écrit quelques pièces, fait quelques mises en scène. Au départ, c'était avant tout une façon de gagner ma vie, mais j'y ai très vite pris goût. J'ai réalisé 3 courts-métrages avant de me lancer dans le format long.

Journaliste : Justement, qu'est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers le long-métrage ?

Martin Valente : J'avais réalisé en 2000 un court-métrage intitulé " Ta sœur ", où évoluait un duo de jeunes banlieusards. Je m'étais tellement attaché à ces deux personnages que j'ai eu envie de finir ce que j'avais commencé, de clore mon travail. Pour cela j'avais besoin d'un support plus important, plus conséquent. Ensuite tout s'est enchaîné très vite. Le scénario a été écrit en quelques semaines, et le premier producteur à qui je l'ai envoyé a tout de suite été emballé par le projet. J'ai eu beaucoup de chance à ce niveau-là.

Journaliste : Comment vous est venue l'idée du duo Deutsch / Lespert ?

Martin Valente : Je savais qu'il était nécessaire que j'adapte le duo à ce nouveau format. Lorànt avait déjà participé au court-métrage et je savais qu'il pouvait lui-même faire évoluer le rôle de Christophe. Pour le personnage de Jipé, Jalil s'est rapidement imposé par sa différence avec Lorànt : ils ne viennent pas du même milieu, ils ont grandi dans deux univers différents. C'était très intéressant de les voir travailler ensemble car Jalil n'avait jamais fait de comédie alors que Lorànt excelle dans le genre depuis maintenant plusieurs années.

Lorànt Deutsch : La première fois que j'ai rencontré Jalil, je me suis dit : " Oula, c'est pas le mec avec qui je vais me marrer tous les jours… ". Il a une vraie présence intimidante, il est très costaud. Le fait qu'il s'essaye à un nouveau genre m'a montré combien il était ouvert et passionné par ce qu'il faisait. Au début on a commencé à accrocher sur des petits passages du scénario. On s'est très bien entendu ; tellement, même, qu'on se voyait régulièrement en dehors du plateau. La notion d'équipe a pris tout son sens, et aujourd'hui encore, Jalil fait partie de ma vie.

Journaliste : Et vous, Jalil, qu'est-ce qui vous a plu dans ce projet ?

Jalil Lespert : J'ai été d'abord agréablement surpris par le scénario, parce que de nombreux passages m'ont rappelé des moments de mon adolescence. L'envie de jouer avec Lorànt, de prendre des risques, le challenge du 1er film étaient autant de bonnes raisons. Et puis j'avais surtout envie d'un film où il ne fallait pas chanter… (Jalil Lespert est également à l'affiche de " Pas sur la bouche ", le dernier film d'Alain Resnais, dans lequel il pousse la chansonnette).

Journaliste : Vous donnez une vision plutôt tranquille et inhabituelle de la banlieue…

Martin Valente : J'en avais marre de la vision des cités dans le JT de 20h. Les banlieues, c'est autre chose que la violence ! Le personnage de Pascal Légitimus (Jimmy, le " gentil " caïd de la cité) a servi à montrer que ce n'est pas non plus une banlieue de rêve : on trouve facilement du cannabis, tout n'est pas complètement rose. J'ai beaucoup aimé jouer sur les stéréotypes avec lui. Le plus intéressant, c'était son côté dépressif, à la fois inquiétant et sensible, triste et terriblement drôle.

Lorànt Deutsch : On voulait surtout montrer que dans les cités, y'a pas que des cons et des bagnoles qui crament, y'a aussi des cœurs qui s'embrasent.

Martin Valente : On a souvent l'habitude de voir des filles parler de mecs, mais le contraire, c'est plutôt rare. Les gars de banlieue parlent facilement de sexe mais difficilement d'amour.

Journaliste : Parlez-nous un peu de Maya et Malika…

Martin Valente : J'ai rencontré Sara Martins (Maya) et Barbara Cabrita (Malika) lors du casting. Je voulais deux filles avec un certain côté " étudiantes " . Elles sont magnifiques et se complètent parfaitement. Il fallait les rendre belles à travers le regard des garçons.

Barbara Cabrita : L'attirance des filles vient du fait qu'elles sont amusées par les stratagèmes que mettent en place les deux garçons pour les séduire. Elles sont amusées par leurs efforts, mais elles ne les voient même pas.

Martin Valente : Elles sont à la fac, elles sont passé le cap de " je viens de la cité, je ne veux pas y retourner ". Les deux mondes ne sont pas inconciliables, mais c'est très difficile de les réunir. Ils ne s'opposent pas, mais sont extrêmement différents. D'ailleurs, dans la majorité des cas, les univers ne se mélangent pas, même si on aimerait penser le contraire. On reste toujours plus ou moins dans le même cercle, d'amis, de relations, de collègues, de style de vie. Le fait de dire " Tout est ouvert, tout est possible ", c'est peut-être ça, la révolution. C'est un film avant tout sur l'amour et l'amitié, pas sur la banlieue.

Journaliste : Vous avez peur de la réaction du public ?

Martin Valente : (rires) Vous rigolez ? Je suis mort de trouille ! ! Et même si les premiers échos ont été plutôt positifs (le film a été primé au festival du film de Sarlat 2003), le pression va être de plus en plus importante. C'est d'autant plus dur que pour un 1er film, on n'a aucun point de repère. Mais avec le temps et les rencontres, j'ai compris qu'il y avait toujours cette angoisse à chaque sortie de film, et j'espère la ressentir encore de nombreuses fois.

Journaliste : C'est la 2ème fois que vous utilisez les personnages de Jipé et Christophe. Pensez-vous qu'il pourrait y avoir un troisième volet de leurs aventures ?

Lorànt Deutsch : Ca s'appellerait " Les Armateurs ", ils bosseraient à Marseille, auraient 3 mômes… (rires)

Barbara Cabrita : Moi, en tout cas, je suis partante !

Martin Valente : Non, non. J'avais repris ces personnages parce que je n'avais pas fini mon travail avec eux. J'ai fait le tour, aujourd'hui, et je crois que les solliciter encore une fois nous amènerait forcément à tourner en rond. Pas de numéro 3 prévu, donc !

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur

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