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INTERVIEW

LE CŒUR DES HOMMES 3

Marc Esposito, Éric Elmosnino et Jean-Pierre Darroussin

Réalisateur - Acteurs

Deux des comédiens de « la bande de quatre » et le réalisateur du « Coeur des hommes 3 » reviennent sur cette trilogie qui a démarré il y a 10 ans et nous donne leur explication de la recette du succès.

Journaliste : Pourquoi est-ce que vous tenez à cette dernière image, des q…

© Diaphana Distribution

Deux des comédiens de "la bande de quatre" et le réalisateur du "Coeur des hommes 3" reviennent sur cette trilogie qui a démarré il y a 10 ans et nous donne leur explication de la recette du succès.

Journaliste : Pourquoi est-ce que vous tenez à cette dernière image, des quatre amis les pieds dans l’eau ?

Marc Esposito : C’est comme un logo. Dès le premier film, je savais à l’écriture du scénario que ça serait l’image clé du film. C’était l’affiche du premier film, celle du second, et il était évident que ça serait celle du troisième. C’est donc comme un refrain, comme le logo de cette saga. Quatre mecs, les pieds dans l’eau… Une sorte de bonheur paisible. Ça donne envie.

Journaliste : Eric Elmosnino est le nouveau venu, il remplace Gérard Darmon. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Marc Esposito : On s’est engueulé. Je croyais qu’on serait considéré, avec la proposition du film, mais il n’en avait pas envie. Alors, j’ai décidé de ne pas prolonger le truc. Et très vite, j’ai eu l’idée d’introduire un nouveau personnage. Les deux premiers films étaient déjà très nourris de ma vie, et l’arrivée d’un nouveau personnage continuait cette lancée. J’ai moi-même deux amis de 30 ans, et plusieurs d’amis plus récents, que je ne connaissais pas quand j’avais 48 ans. Avec Eric, on se connaît depuis deux ans et demi, il est déjà très proche de moi… Je voulais montrer qu’il n’y a pas que les amis d’enfance, mais qu’on peut s’en faire de nouveaux à tout âge.

Journaliste : Donc, même si on fait un film sur l’amitié, on peut s’engueuler avec un ami de toujours, dans la vraie vie ?

Marc Esposito : Vous savez, des fois on se perd de vue, des fois on se fâche. J’ai quatre amis, que je ne vois plus du tout, avec qui je suis vraiment fâché… Selon les tempéraments, selon ce que la vie vous réserve, ça peut arriver. Marc Lavoine, par exemple, ne se fâche jamais avec personne, il cherche toujours la réconciliation. Je crois que chacun fait comme il le peut.

Journaliste : Il fallait forcément qu’ils soient quatre, ces amis de 30 ans ?

Marc Esposito : Ah oui. En tout cas, trois c’était impossible. À la limite, j’aurais pu faire cinq, mais ça ne m’est jamais venu à l’idée. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouvais le nombre de quatre idéal pour ce que j’avais à raconter.

Journaliste : Eric, n’a-t-il pas été trop difficile pour vous de rentrer dans ce « gang », dans cette famille, qui existait déjà depuis deux films ?

Eric Elmosnino : Si. Extrêmement difficile ! (Rires) Plus sérieusement, non, ça n’a pas été difficile. Il y avait sûrement une petite appréhension de ma part. Mais j’ai envie de dire que tout ça servait le travail, et le film. Comme c’est l’histoire d’un nouveau venu… Au début, tu es dans tes petits souliers, puis peu à peu, on devient proche. Il se trouve que, par miracle, ça s’est aussi passé dans la vraie vie, donc tout ça nous a aidés à bien travailler.

Journaliste : Vous aviez sûrement vu les deux premiers. Est-ce que vous vous êtes reconnu, dans ce groupe d’hommes ?

Eric Elmosnino : Non, je ne me suis pas reconnu, mais j’avais vu, et j’adore ça. C’est un cinoche que j’aime, donc quand l’occasion s’est présentée d’en faire partie, j’ai sauté dessus. C’est une chose géniale de pouvoir entrer dans un monde qui vous préexiste, et que vous aimez. D’être dans la télé, et plus assis sur le canapé à regarder.

Journaliste : Les deux premiers films ont vraiment bien marché, et il y a une attente évidente pour celui-ci. Selon vous, pourquoi y a-t-il un tel attachement à cette histoire, à ces films ?

Marc Esposito : C’est quand même très mystérieux. Je n’ai que des hypothèses, et aucune certitude. Il y a ce que me disent les gens, c'est-à-dire qu’ils aiment ces quatre mecs, les acteurs et les personnages, comme s’ils avaient, grâce aux deux films, quatre nouveaux potes dans leur vie. Il y a ce phénomène-là, et aussi le fait que ces films donnent la banane aux spectateurs. C’est souvent ce qu’on me dit. En les faisant, bien sûr, je n’imaginais pas qu’on me dirait ça.

Journaliste : Jean-Pierre, est-ce qu’il est facile de se remettre dans la peau d’un personnage qu’on a déjà interprété deux fois ? Est-ce que vous essayez, à chaque fois, d’apporter quelque chose de plus, une nouveauté ?

Jean-Pierre Darroussin : Ce qu’il y a de nouveau, ce sont les situations racontées, les choses de la vie auxquelles le personnage sera confronté. Ce n’est pas un personnage dont je me suis vraiment imprégné, c’est plutôt de l’ordre de l’évidence. Et c’est surtout le texte qui conduit mon jeu. C’est donc assez facile, en fait.

Journaliste : Une question qu’on a déjà dû vous poser des millions de fois, mais cette bande de copains, c’est de la pure fiction ?

Marc Esposito : J’ai eu des bandes, comme ça, à certaines époques de ma vie, en particulier quand j’étais plus jeune. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus solitaire… Je vois plutôt mes amis en tête-à-tête, maintenant. Mais j’ai connu des bandes de quatre, comme dans le film.

Journaliste : Et donc, s’il y a un jour un épisode 4, est-ce qu’on y retrouvera cette solitude ? Ou est-ce que ce sera toujours l’histoire d’un groupe ?

Marc Esposito : Vous savez, dans la « bible » du "Cœur des hommes", l’élément le plus important est qu’il faut que ce soit une comédie. Donc montrer de la solitude, tout ça, ça n’irait pas vraiment. Quoi que soit l’évolution des personnages, ça restera une comédie. On ne verra jamais l’un d’eux dans un fauteuil roulant…

Journaliste : Pendant le tournage, est-ce que vous laissez une place à l’improvisation, ou est-ce que tout est totalement écrit à l’avance ? Je pense notamment aux scènes où les quatre amis sont tous ensemble.

Marc Esposito : Tout est écrit. Il arrive, des fois, qu’une petite phrase ou deux sortent sur le moment, mais c’est rare. Et encore plus rare sur celui-ci que sur les deux premiers films. On travaille beaucoup en amont, à lire et relire le scénario, donc ce n’est pas sur le plateau que ces choses-là arrivent. Tout ce qui est dans le texte a été validé par tout le monde, au moment où l’on tourne. Et le fait de tourner à trois caméras, tout en plan-séquence, oblige à ne pas trop sortir du texte.

Journaliste : En termes de mise en scène, est-ce que tourner un troisième épisode vous permet d’essayer de nouvelles choses, de varier au niveau de la forme ?

Marc Esposito : Pour le premier film, je voulais faire un film de plans fixes. J’avais montré au producteur et au chef-opérateur deux films, quasi-exclusivement faits de plans fixes, en tout cas sur les scènes de dialogues, et aux antipodes l’un de l’autre, à savoir "Smoke" de Wayne Wang et "Jackie Brown" de Quentin Tarantino. Et j’avais donc cette obsession du plan fixe, que j’ai bien entendu gardé sur les deux films suivants.

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur

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