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INTERVIEW

LE COÛT DE LA VIE

Philippe Le Guay, Isild Le Besco et Vincent Lindon

Réalisatrice - Actrice - Acteur

Lorsqu’un journaliste demande à Vincent Lindon ce qu’il passe de l’argent, celui-ci affirme que l’argent fait le bonheur, ou qu’en tout cas il fait vivre. Dans la vie, la santé et l’amour ne suffisent pas, et il s’étonne que l’on ne souhaite jamais aux gens  » de gagner de l’argent « . Concernant l…

© Patrice Riccota

Lorsqu'un journaliste demande à Vincent Lindon ce qu'il passe de l'argent, celui-ci affirme que l'argent fait le bonheur, ou qu'en tout cas il fait vivre. Dans la vie, la santé et l'amour ne suffisent pas, et il s'étonne que l'on ne souhaite jamais aux gens " de gagner de l'argent ". Concernant les salaires de comédiens, il estime que " l'on aime (un comédien) comme on le paye ". C'est un bon moyen de savoir à quel point on séduit. Dire à un acteur " je t'adore mais je te paye pas cher " c'est de l'hypocrisie.

Pour Philippe Le Guay, on peut dire tout et son contraire sur l'argent, on aura toujours raison. On ne peut donc pas avoir un rapport moral à l'argent. Il s'agissait pour lui, avec ce film, de sortir du jugement de valeur, ou de la culpabilité. Il n'y avait cependant pas de volonté de faire une parabole sur les relations entre cinéma et argent. Il s'agit d'une vision bien plus banale.

Il a choisi la ville de Lyon pour son tournage, car celle-ci, comme Bordeaux, a une image de ville d'argent, de ville bourgeoise. Et puis il y avait l'attention portée à la chair, et le fait que les villes de province se prêtent plus à la rencontre, aux chassés croisés entre les personnages. Après les repérages, à St Jean, La croix rousse, et sur le Boulevard des Belges, la décision de ne pas demander de financements à Rhône Alpes cinéma, fut uniquement d'ordre comptable, le montage du film pouvant se faire sans.

Faire un film avec uniquement des personnages principaux était à la fois frustrant et ambitieux. Pour Lindon, si on avait eu un seul personnage principal, on rentrait immédiatement dans l'affectif, et ce n'était plus un film sur l'argent. Finalement ces personnages n'ont pas de problèmes d'argent, mais de trésorerie. Il n'y a peut être que l'ouvrière licenciée qui a besoin d'argent, les autres se demandent comment le gérer. Le travail sur les dialogues s'est fait à deux. Partant tous azimuts au départ, il s'est resserré petit à petit autour de quelques personnages. Le Guay voulait éviter le côté catalogue des types de besoins d'argent, ou de pathologies liées à sa dépense.

Isild Le Besco précise que son personnage joue à la serveuse, qu'elle se fout de faire virer, d'où sa maladresse presque exagérée. Son personnage a l'impression de n'être qu'un nom de famille. C'était pour elle sa première comédie.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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