INTERVIEW
SWITCH
Journaliste :
Frédéric, vous avez écrit « Switch » avec Jean Christophe Grangé, qui tout comme vous, vient du milieu du polar, mais d’un univers différent, comment s’est déroulée cette collaboration ?
F. Schoendoerffer :
Je connais Jean Christophe depuis plus de 10 an…
Journaliste :
Frédéric, vous avez écrit « Switch » avec Jean Christophe Grangé, qui tout comme vous, vient du milieu du polar, mais d’un univers différent, comment s’est déroulée cette collaboration ?
F. Schoendoerffer :
Je connais Jean Christophe depuis plus de 10 ans, c’est un ami et nous avions l’envie commune de travailler sur le même projet. Nous avons donc écrit « Switch » sans en parler à personne. Ainsi, il n’y avait aucune pression extérieure. Jean Christophe y a apporté ses thèmes, sa pate fantastique, et moi, mon souci du réalisme.
Journaliste :
On peut voir « Switch » comme un cinéma pour le public, une histoire efficace qui se consomme comme un plaisir immédiat. C’était une volonté de votre part ?
F. Schoendoerffer :
Tout à fait. C’est un film du samedi soir, fait pour se distraire, pour procurer un plaisir immédiat. Le film commence un peu comme une comédie romantique, puis vire complètement dans le style « Jason Bourne ».
Journaliste :
C’est une référence avouée ! Et un vrai défi de mise en scène, non ?
F. Schoendoerffer :
Oui, il y a également « Point Break ». Il est très difficile de faire un film d’action et de suspense sans passer à côté de Jason Bourne de nos jours. La scène de la poursuite à travers les pavillons a d’ailleurs été créée dans cette optique. J’avais cette vision et j’ai tout fait pour la retranscrire à l’écran, quitte à changer le décor qui ne me plaisait pas (un barrage à l’origine).
Journaliste :
Votre film s’inscrit dans une certaine mouvance : une sorte de renouveau du polar français avec les récents « A bout portant » et « La proie ». Pourtant, contrairement à ces films, vous accordez une grande importance à montrer une image respectable et juste des forces de police.
F. Schoendoerffer :
Dans tous les métiers il y a des bons et des mauvais. Je connais les flics de la crim’ depuis très longtemps et je tenais à ce que mes personnages leur soient le plus fidèle possible. Eric Cantona leur ressemble…et ils ressemblent à Cantona.
Journaliste :
Eric, cela vous a aidé à rentrer dans votre rôle de côtoyer de vrais policiers, ou cela a t il été plutôt une barrière pour créer votre personnage ?
Eric Cantona :
Cela a été une aide de les côtoyer. J’ai beaucoup appris d’eux en parlant avec eux, mais nous avons tout de même pu créer par dessus. Ce sont des flics classes avant tout et c’est ce que nous voulions pour le film. Des flics qui ressemblent aux personnages des films des années 50 et 60, toujours en costume, élégants…
Journaliste :
C’est le scénario qui vous a donné l’envie de participer au projet ?
Eric Cantona :
Non. C’est de savoir que j’allais travailler avec Fréderic (Schoendoerffer). Cela a suffit à me faire venir sur le projet.
Journaliste :
En ayant été un grand sportif, est ce que justement, vous retrouvez chez Frédéric, ou chez d’autres réalisateurs, une sorte de lien que l’on peut avoir avec un coach ?
Eric Cantona :
Oui. Ce sont tous des leaders, et l’on retrouve ce lien de confiance. Cette envie de suivre.
Journaliste :
Le passé sportif d’Eric a t il été un atout pour les scènes d’action ?
F. Schoendoerffer :
Oui. Il y avait des scènes intenses et son passé a été un atout…et même trop ! Parfois le cadreur avait du mal à le suivre (rires).
Eric Cantona :
C’est le cadreur (Vincent Gallo) qui est le véritable héros qu’il faut saluer. Karine (Vanasse) et moi, nous n’avions qu’à faire attention à nous même, à ne pas nous fouler une cheville… Lui il devait en plus courir à notre rythme, avec 10kg de matos sur les épaules et garder le cadre. C’est lui qu’il faut applaudir, pas moi.
Journaliste :
Karine, comment avez vous abordé justement le tournage de « Switch », alors que vous n’êtes pas habituée à ce genre de cinéma ?
Karine Vanasse :
C’était un défi stimulant. Mon 1er film en France et mon 1er thriller, avec plein de scènes d’action. Mais c’est ce qui m’a intéressée. J’ai d’abord rencontré Frédéric, qui m’avait découverte dans « Polytechnique » de Denis Villeneuve (« Incendie(s) »), pour être bien certaine. Et il a su me convaincre et m’encourager tout le long du tournage.
Journaliste :
C’est ce qui vous a attiré dans cette histoire, ce défi à relever ? Tout comme celui de perdre votre accent ?
Karine Vanasse :
Oui. C’est surtout la volonté de survie de Sophie, mon personnage, qui m’a attiré. Pour l’accent j’ai travaillé ca avec un coach, mais cela collait bien au personnage également. Elle a vécu dans les deux pays (France et Québec) donc elle n’a pas l’accent…mais cela peut un peu se ressentir. Ca apportait encore plus de réalisme.