Festival Que du feu 2024 encart

INTERVIEW

MADE IN ITALY

Journaliste:
Dans ce film vous avez un double-rôle. Lequel a été le plus facile à interpréter ?

Gilbert Melki :
J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer le père, dans les années 70, le personnage actuel de Luca m’était par contre plus naturel.

Journaliste:
Vou…

© Pyramide Distribution

Journaliste:
Dans ce film vous avez un double-rôle. Lequel a été le plus facile à interpréter ?

Gilbert Melki :
J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer le père, dans les années 70, le personnage actuel de Luca m’était par contre plus naturel.

Journaliste:
Vous parliez déjà italien?

Gilbert Melki:
Oui, sinon le film n’aurait pas pu se faire! Je maîtrise l’italien et leurs esprits (rires), ça ne m’a pas déstabilisé.

Stéphane Giusti:
On avait vraiment l’impression qu’il était italien lorsqu’il jouait le père. D’ailleurs j’ai tout de suite pensé à Gilbert pour interpréter ces rôles, j’imaginais un acteur tel que lui: virevoltant, avec beaucoup de légèreté et de fantaisie.

Journaliste:
Vous vous faîtes rare au cinéma, est-ce un choix ?

Françoise Fabian:
C’est un choix, je suis encore désirée, je n’accepte pas tout. J’ai trois projets cette année. Le sujet de ce film m’a plu, cela faisait longtemps que je n’avais pas interprété un personnage comme ça, cela m’a beaucoup amusé.

Journaliste:
Les gens ne se souviennent plus des films dans lesquels vous avez joué, comme les films de Rohmer, en êtes-vous consciente ?

Françoise Fabian:
Oui j’en suis consciente, c’est un phénomène malheureusement assez large, un manque de curiosité grandissant chez les gens.

Gilbert Melki:
C’est le cas en Italie aussi, car s’il est vrai que la culture italienne est très forte, elle est également totalement fermée. Dès qu’ils voyagent, les italiens emportent toutes leurs traditions avec eux !

Journaliste :
Quel est le sujet le plus important du film ?

Stéphane Giusti :
La question de l’identité, ce qui nous rapproche de nos parents. Le personnage de Luca va se découvrir par la mort de son père.

Journaliste :
Est-ce un film autobiographique ?

Stéphane Giusti :
Mon père n’est pas mort, heureusement, mais il a failli, et à ce moment-là j’ai vu défiler sa première femme, puis la deuxième, un avocat… cela m’a inspiré !

Journaliste :
Le titre du film suggère une marchandisation, que vouliez-vous dénoncer ?

Stéphane Giusti :
C’est un coup de griffe sur le paysage audiovisuel italien qui a une place prépondérante là-bas, et qui est d’ailleurs pour beaucoup dans la mort du cinéma italien.

Journaliste :
Vous pensez vraiment qu’en Italie on ne se souvient plus qui sont Fellini, Pavese… ?

Stéphane Giusti :
Sincèrement oui, toute une partie de la population est ignorante de sa mémoire. Même des gens qui travaillent dans le cinéma ne savent pas qui est Fellini, et n’ont jamais vu «Le Voleur de bicyclette». Dans le film il y a beaucoup de références, c’est un hommage au cinéma italien que j’aimerais voir revenir. Cela commence, mais dans les années 80 il n’y avait plus d’argent pour produire des films, puis les cinémas n’étaient pas rénovés… alors les gens n’y allaient plus. Grâce au ciel les gens se sont battus pour que cela reparte.

Camille Chignier Envoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT