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INTERVIEW

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Pour la sortie de son premier film, « Au suivant ! », Jeanne Biras a fait le chemin jusqu’à Lyon. Epaulée par Clovis Cornillac et Alexandra Lamy, les deux têtes d’affiche de sa première comédie romantique, la réalisatrice explique le pourquoi du comment… Propos recueillis par Lucie.

© Patrice RICCOTA

Pour la sortie de son premier film, « Au suivant ! », Jeanne Biras a fait le chemin jusqu’à Lyon. Epaulée par Clovis Cornillac et Alexandra Lamy, les deux têtes d’affiche de sa première comédie romantique, la réalisatrice explique le pourquoi du comment… Propos recueillis par Lucie.

Journaliste : A l’origine, « Au suivant ! » était un court-métrage. Comment s’est-il transformé en long métrage ?

Jeanne Biras : Le court-métrage s’est retrouvée par hasard sur le bureau de Luc Besson, qui l’a vu, l’a aimé, et me l’a fait savoir. Je me suis beaucoup posé la question d’un long-métrage : était-ce possible ? L’important était de garder l’humour, le ton du court-métrage. Le scénario a été développé étape par étape, mais il n’y en avait aucun prêt à l’origine.

Journaliste : Quand on sort de la salle, on a le sentiment d’avoir vu une ode à la bonne humeur…

Jeanne Biras : J’aime bien cette idée. Le film balaye un registre de frustrations, le casting en en faisant quelque chose de positif. Il y a un optimisme indéniable, beaucoup d’espoir.

Journaliste : Le personnage de Bernard est-il à l’image de l’homme du 21ème siècle, qui sait tout faire ?

Jeanne Biras : C’est vrai que Bernard a un côté touche-à-tout : il coud, il fait la cuisine… Je crois que c’est un bon minimum ! (rires) Ce qui me plaît dans ces deux personnages, c’est qu’il y a de l’homme chez elle et de la femme chez lui. Il n’est pas l’anti-macho mais il est quand même pas mal…

Journaliste (A Alexandra Lamy) : Dans le film, vous interprétez une directrice de casting. Comment avez-vous abordé ce rôle ?

Alexandra Lamy : On a toujours quelques à priori sur les directeurs de casting…

Jeanne Biras (elle enchaîne) : C’est un métier que j’ai exercé pendant très longtemps [Jeanne Biras a secondé en tant que directrice de casting beaucoup de cinéastes, dont entre autres Arnaud Despleschin, Albert Dupontel et Jean-Pierre Améris]. Ce métier exige de nombreux sacrifices : on travaille énormément, on est seul, on doit parfois rendre des comptes à des gens odieux et incompétents…

Journaliste (A Alexandra Lamy) : Vous auriez envie d’incarner des personnages plus dramatiques ?

Alexandre Lamy : Je crois que ce n’est pas une priorité de faire des drames. Si on me propose un bon film comique, je le fais ! Pour ce film, je suis d’abord tombée amoureuse d’une histoire. Le personnage m’a touchée, et lorsque j’ai rencontré Jeanne, j’ai été tout de suite très emballée.

Journaliste : Est-ce un choix que Bernard et Jo finissent ensemble ou une donnée incontournable de la comédie romantique ?

Jeanne Biras : Non, non, c’est un choix de ma part. Les deux personnages sont faits pour aller ensemble. Ils sont les deux faces d’une médaille. Jo s’ouvre un peu à la vie quand elle rencontre Bernard, tandis que lui prend conscience qu’il est arrivé à une nouvelle maturité. Il est enfin prêt à vivre une histoire d’amour…

Journaliste : Le tournage a-t-il laissé la place à des scènes d’improvisation ?

Jeanne Biras : Il y avait de l’improvisation, effectivement, mais pas dans le sens habituel. Il y a toujours de l’invention de la part des acteurs, et je crois que c’est ça, la nouvelle improvisation.

Clovis Cornillac : Je propose beaucoup, je teste. De temps en temps, je fais mon truc, qui était pas écrit dans le scénario. La réalisatrice doit guider les acteurs qui travaillent avec ça.

Jeanne Biras : La comédie, c’est quand même un genre très compliqué… Il y a un archétype qui est construit, qu’il vaut mieux respirer. Une phrase en trop, et tout retombe. [Il semble intéressant de souligner que lors de notre rencontre avec Gérard Jugnot pour son film « Boudu », le comédien avait dit la même chose…].

Clovis Cornillac : Ce qui m’intéresse dans la comédie, c’est de me baser sur des petits détails, des toutes petites choses, et de les utiliser au maximum. Le scénario de Jeanne m’offrait cette possibilité. Bernard est un personnage un peu fou à sa façon ; il est surprenant, drôle, attendrissant. On ne sait jamais ce qu’il va dire ou faire.

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur

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