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INTERVIEW

DEADLY CARGO

C’est une nouvelle fois dans les caves du Grand hôtel de Gérardmer, à proximité de centaines de bouteilles de bon vin, que nous avons rendez-vous pour un entretien avec Pau Freixas, réalisateur du film Le cargo de la mort, présenté la veille à 22h. Jeune homme fringuant, celui-ci s’insta…

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C’est une nouvelle fois dans les caves du Grand hôtel de Gérardmer, à proximité de centaines de bouteilles de bon vin, que nous avons rendez-vous pour un entretien avec Pau Freixas, réalisateur du film Le cargo de la mort, présenté la veille à 22h. Jeune homme fringuant, celui-ci s’installe sur la banquette, en compagnie de son interprète, et l’interview démarre, en anglais et en 5 questions au total.

Journaliste :

Quelle a été la part de tournage sur un véritable bateau ? Les conditions pour les acteurs ont-elles été difficiles ?

Pau Freixas :

A part les scènes dans l’eau, et sur le pont du bateau, tous les intérieurs ont été tournés en studio, à l’exception de la poursuite dans les machineries. Le tournage a été très difficile, car il s’est déroulé en hiver, et qu’il faisait très froid. Le fait d’avoir un enfant et deux filles parmi les interprètes a également accentué les difficultés. Tout le monde portait des combinaisons de néoprènes sous les vêtements, mais cela ne fut pas suffisant.

Les dernières trente minutes, sur le pont du bateau ont été très pénibles à tourner. Il fallait être prudent, car tout était rouillé, très inconfortable et surtout dérapant. Le plus confortable fut la partie sur le plateau, même s’il fallait régulièrement mouiller les vêtements pour respecter la continuité de l’action.

Bizarrement, lors de la scène avec la cage, une certaine inquiétude régnait. Car, pour mettre celle-ci à l’eau, même si on avait un système de sécurité qui fonctionnait, on est jamais sûr de rien. Mais ressentir la peine, pour les acteurs, me semble une chose nécessaire pour qu’ils rentrent dans leurs rôles.

Journaliste :

Pourquoi le personnage de Ivan, qui est un vrai salaud au début, ne reste pas dans cette logique jusqu’au bout ?

Pau Freixas :

En fait, tous mes personnages sont « normaux ». Il s’agissait de les faire réagir à une situation extrême. Au début, Ivan est un lâche, il ne veut pas voir la réalité. Puis il finit par réagir, lorsque son copain s’implique, et qu’ils tuent un des membres de l’équipage. Chacun régait différemment. En fait, il agit en deux étapes. Il décide d’abord d’accompagner son pote, en montant. Puis, il va au bout de son courage, en le laissant sur la barque.

Journaliste :

Pourquoi la présence insistante du thème de la photographie, pour finalement l’éluder complètement à la fin ?

Pau Freixas :

Le boulot du personnage féminin est de faire des photos, elle est reporter. Pendant tout le film, elle essaie d’amasser des preuves. La « caméra » met de la distance avec l’action. C’est un peu une métaphore, car lorsqu’elle photographie, elle ne s’implique pas. Quand elle arrête de prendre des photos, elle comprend que l’important c’est de survivre, et s’implique donc plus.

Journaliste :

La scène avec la cage vous est-elle venue d’une envie de faire un parallèle avec le traitement réservé aux animaux dans la cale ?

Pau Freixas :

Oui. Le film est certes un thriller, mais derrière, il y a des thèmes sociaux : l’immigration clandestine et le trafic des animaux. C’est un film qui vise les grands adolescents, et cela leur fera peut être se poser quelques questions sur la société.

Journaliste :

Le film se passe presque entièrement en mer. Et étrangement, on n’a jamais la sensation que le danger vient de la mer ?

Pau Freixas :

On a pensé le film comme un film dans l’espace. Et du coup, on ne s’est pas intéressé à ce qui se passe en dehors du bateau. Le choix a été de ses concentrer sur le groupe, en observant des agissements, ses réactions. Le danger devait venir de l’intérieur, de l’homme.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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