LES PETITS CANARDS DE PAPIER
Entraide et honnêteté
Les trois courts-métrages qui composent ce programme d'à peine trente-six minutes, nous viennent tous de Chine, et sont une production du Studio Shanghai datant de 1960, 1961 et 1980. Utilisant la technique de la Stop-motion (animation image par image), ces trois films ont pour personnages des figurines en papier plié (des canards dans les deux premiers, un lapin, un chat et une chèvre dans le troisième), évoluant sur des décors de carton ou de verre (la mare, reflets obligent...). Un ensemble sympathique et moral, qui sent tout de même beaucoup une certaine éducation formatée, à la Chinoise (par exemple dans les scènes où les canetons se mettent à marcher au pas, chœurs féminins en fond sonore...).
"Le petit canard Yaya" est un équivalent de notre Vilain petit canard. Alors que la canne est partie chercher une grande feuille pour abriter ses dix œufs d'un soleil de plomb, ses canetons éclosent. Étonnamment le dernier d'entre eux, au lieu d'être jaune, est rose, et ce n'est pas là sa seule différence : il est curieux et presque imprudent, s'approchant des autres espèces (fleurs, oiseaux...), jusqu'à rencontrer un vilain renard... Histoire d'entraide pour mieux lutter contre les dangers de la vie, et conte sur une nécessaire prudence, ce film muet bénéficie d'une jolie synchronisation musicale.
"Les petits canards intelligents" conte l'histoire de trois canetons, ayant chacun le haut du crâne d'une couleur différente (noir, vert et orange), poursuivis par un chat. Autre histoire de malice, ce film un peu plus simple montre l'intérêt de se mettre à la hauteur de son ennemi, et d'user des mêmes armes... même si l'on n’en dispose pas vraiment. La scène de cachette dans un tuyau plein de suie en est le moment clé, le tout restant également muet et accompagné de musique et chants chinois.
Enfin "Un gros chou", seul film avec des dialogues, nous propose une histoire morale d'honnêteté, visant à montrer aux plus petits que quand on a fait une bêtise, il vaut mieux le dire. Mettant en scène un lapin blanc accusé à tord d'avoir abîmé les choux de papy chèvre, ce méfait ayant été commis accidentellement par son ami le chat jaune, alors qu'il essayait de capturer une sauterelle. Tentative de dissimulation, culpabilité, honte de soi, le message est appuyé par des dialogues minimaux mais explicites, et n'aura aucun mal à rentrer dans le crane de nos chères petites têtes blondes.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur