SUPER SIZE ME
Michael Moore fait des émules, avec réussite
Ayant fait le constat que 37% des américains ont un problème de surpoids, Morgan Spurlock, jeune homme en pleine forme, décide de tester un régime à base de fast food, et d’en mesurer les effets sur son corps et son métabolisme. Il entreprend donc de manger matin, midi et soir chez Mac Donald’s…
Le documentaire de Morgan Spurlock est un nouveau monument du genre. Reprenant le principe de la mise en scène du documentariste, chère à Michael Moore (Bowling for Columbine, Fahrenheit 9-11), il réussit une brillante et terrifiante démonstration des effets catastrophiques que peut avoir la surconsommation de graisse et de sucre, cumulée à une propension au non effort physique. Basé sur de nombreux chiffres, concernant le nombre de pas effectués chaque jours par ses compatriotes sur-motorisés, ou sur les pourcentages de populations atteinte de surpoids ou de cholesterol, Super Size me confronte les américains, et ceux qui les imitent petit à petit dans les autres pays, à leur mode de consommation de la nourriture.
En effet, il démontre qu'aux Etats unis, le take away est devenu une habitude dangereuse pour l'équilibre de l'organisme, que l'obsession nationale pour ce qui est plus grand, mène à des dimensionnements de portions hallucinants, comme des verres de Soda de 2 litres, pour une seule personne. Et même si l'on peut lui reprocher d'être un peu jusqu'au boutiste dans sa démarche, puisque rares sont les personnes qui mangent trois fois par jour au fast food, il a le mérite de montrer avec humour les dérives d'un système, où les multinationales agro alimentaires font de la fausse diéthétique, se cachent derrière des plans d'aides aux obèses, et où la malbouffe s'introduit partout au travers des marques, de la télé, jusqu'à la cantine des écoles. Il fait d'ailleurs des liens audacieux entre nourriture et tempérament, et avec humour, s'étonne que le libre arbitre n'entre pas plus en ligne de compte dans les habitudes alimentaires. Un film à voir d'urgence, ne serait-ce que pour avoir une idée des quantités de sucre que l'on ingurgite chaque jour.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur