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HISTOIRES DE LA PLAINE

Un film de Christine Seghezzi

CONTRE : Niveau -2 - Soporifique et statique

Un documentaire qui relate, par le biais d’interviews de paysans du hameau de Colonia Hansen, la transformation de l’agriculture argentine au cours des quinze dernières années...

La manière dont est produite la nourriture et tous les impacts écologiques et sanitaires qui en découlent gagnent du terrain dans les consciences des consommateurs aujourd’hui. Certes, c’est en grande partie dû aux scandales sanitaires révélés (voir la récente affaire des œufs au fipronil) mais c'est aussi grâce à l'existence de documentaires (comme « Histoire de la Plaine »), qui dénoncent des pratiques détruisant l’écosystème des régions productrices de matières premières pour le sacro-saint remplissage du tiroir-caisse de grands groupes industriels.

Cependant, avoir un bon et intéressant sujet n’exempte pas à tenter de faire un bon film, c’est-à-dire en essayant d’engager le spectateur. Car en matière de documentaire, tout est dans la manière de présenter le sujet, d’ordonner, de rythmer les séquences, pièces après pièces. Or le gros problème d’"Histoire de la Plaine" est, qu’en plus d’être austère, il tourne très vite en rond. Au final, on sent bien que Christine Seghezzi manque de matière en se limitant au hameau de Colonia Hansen, certes emblématique du phénomène de la culture de soja transgénique ayant pris le pas sur la culture bovine pour d’évidentes raisons de rentabilité.

Conséquences : le film est bourré de longs plans fixes n’apportant absolument rien, si ce n’est l’ennui ou lui conférer un statut de long-métrage en atteignant péniblement 1h12. Certains de ces plans pourtant nécessaires auraient pu être intelligemment utilisés pour illustrer les témoignages des agriculteurs et habitants du hameau (qui se succèdent entre deux temps de torpeur en plans fixes de plusieurs minutes). Malheureusement, c'est souvent pour tenir le même propos qu'ils interviennent tour à tour.

Au final, ce documentaire n’apporte malheureusement rien de plus que ce qu’avait exposé, par exemple, avec brio Coline Serreau dans son "Solutions locales pour désordre global".

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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