SWIMMING POOL
Vénéneuse Ludivine Sagnier
En apparence, film policier, doublé d'une trouble histoire de mœurs, le nouveau film de François Ozon ( " Sitcom ", " 8 femmes ", " Sous le Sable ") sent le souffre. Il met face à face deux de ses actrices fétiches. L'une, Charlotte Rampling, portrait d'une anglaise coincée, refusant sa nature, et secrètement prête à s'ouvrir à toute nouveauté ou expérience. L'autre, Ludivine Sagnier, jeune femme rebelle, croqueuse d'hommes plus âgés et provocatrice sexie en diable.
Entre les deux, le trouble d'installe, chacune soufflant alternativement chaud et froid. La tante castratrice est aussi une mère austère mais compatissante, une amie complice, voire une rivale potentielle. La fille rebelle, est une tentatrice allumeuse, aussi bien qu'une damoiselle perdue, et manipulée. Qui est vrai, et à quel moment ?
C'est à ce jeu de devinettes que nous convie Ozon. A un spectacle de faux-semblants, dont il nous dévoilera les secrets dans les dix dernières minutes, comme pour mieux nous laisser douter face à trois possibles vérités, dont aucune n'a peut être de réelle importante. Dans la chaleur, autour de cette piscine irréelle, son scénario tisse une toile dans laquelle on a plaisir à se laisser sombrer.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur