PHOTO OBSESSION
Le désir d'échapper à la solitude
On pourrait dire que 'Photo Obsession' donne à Robin Williams son 3ème rôle de méchant d'affilé. Après 'Insmonia' (sortie en novembre) et Death to Smoochy (inédit), l'acteur entâme donc un certain tournant dans une carrière jalonnée de rôles comiques, souvent exubérant. On s'étonne alors de le voir ici, si calme et posé. Son jeu, minimal, traduit plus l'anxiété et l'agacement d'un personnage empreint d'une vision idyllique de la famille.
Le réalisateur joue à merveille du contraste entre le monde aseptisé de Sy (Robin Williams), son hyper-marché aux teintes blanches, grises et bleues, et celui de la famille, dont il se prend peu à peu pour un membre. L'obsession n'a finalement rien à voir avec celle de la photo, c'est plutôt celle de l'image. L'image d'une famille idéale, échappatoire à une solitude réglée, image qui va se briser avec l'adultère que commettra le mari.
Sy est-il juste un idéaliste ou est-il un grand malade ? A vous de juger, au travers des faux semblants que Romanek incruste dans son film pour mieux nous faire pénétrer dans l'univers intérieur de son anti-héros.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur