LITVINENKO
Partisant
Ce qui frappe d'emblée dans ce documentaire, c'est la proximité affichée entre le réalisateur et son sujet principal: l'ex agent du FSB devenu KGB. S'interrogeant ouvertement sur la cruauté du mystérieux empoisonnement qui frappe son ami, Nekrassov apparaît lui même à l'écran, dès les premières images, mettant en avant sa douleur de proche de la victime. Peu étonnant alors, que tout au long du film, malgré le mélange, plutôt réussi, d'images d'archives, d'interviews et de moments plus intimes, on ai finalement l'impression d'une vision unilatérale des évènements qui ont eu lieu.
Cependant, on suit avec intérêt cette quête d'un homme devenu fuyard. On est tout d'abord fasciné, comme le réalisateur, par le courage de cet homme, dénonciateur troublant de méthodes pourtant ancrées dans l'histoire d'un pays. Puis on tremble pour lui face à l'ampleur des manipulations énoncées, autour des attentats de Moscou attribués au Tchétchénes, justifiant au passage une guerre et permettant l'élection de hauts fonctionnaires corrompus. Mais jamais l'éclairage ne montre le côté obscure du personnage, ni ne questionne véritablement ses motivations personnelles et les conditions de son exil londonien. Alors on doute du bien fondé de tout cela, comme des bonnes intentions de cet angélique repenti.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur