Bill Murray
Rendu célèbre pour ses pastilles au Saturday Night Live et ses rôles dans des comédies devenues cultes, notamment la saga S.O.S. Fantômes, Bill Murray a su se faire un nom respecté de tous, en se contentant de tourner un film par an en moyenne. Mais s’il doit ses lettres de noblesse à la comédie, il s’est également diversifié dans d’autres genres, toujours avec brio.
Bill Murray est né William James Murray, le 21 Septembre 1950, à Wilmette, banlieue de Chicago, d’une mère agent de poste et d’un père charpentier. Cinquième enfant d’une famille qui en composera neuf, le jeune Bill grandit dans un milieu très croyant où la discipline est primordiale. C’est ainsi qu’il mène une enfance très sage, s’évadant dans les livres pour oublier les règles que lui impose sa famille. Ses héros de l’époque sont alors Kit Carson, Wild Bill Hickok et Davy Crockett. Se sentant souvent seul, le petit garçon va alors commencer à faire des blagues pour attirer l’attention sur lui, ce qui lui vaudra notamment d’être un garçon populaire dans les différentes écoles qu’il fréquentera. Néanmoins, le bambin est quelque peu réfractaire à l’autorité, désobéissances qui lui vaudront plusieurs remontrances. Sa jeunesse est aussi marquée par la maladie, une des ses sœurs souffrant de la poliomyélite et sa mère en proie à de nombreux problèmes de santé. Durant son adolescence, il occupe le job de caddy sur les terrains de golf afin de se faire un peu d’argent. Il va aussi être le leader d’un groupe de rock, the Duch Masters, où il exprime, à travers ses textes, sa colère contre l’autorité, le système qu’il n’arrive plus à supporter. Il garde ainsi un très mauvais souvenir de sa scolarité dans des établissements jésuites, notamment la Loyola Academy. Néanmoins, ce lycée sera pour lui l’occasion de sa familiariser avec l’art dramatique pour la première fois, en participant à sa compagnie de théâtre. Mais à l’âge de 17 ans, le jeune homme doit affronter le décès de son père suite à des complications dues à son diabète. L’épreuve est très difficile pour l’adolescent qui se renferme sur lui-même, communiquant de moins en moins avec les membres de sa famille.
Après avoir été diplômé, il part pour Denver afin de débuter des études de médecine mais celles-ci seront brèves, le jeune étant renvoyé pour possession de marijuana. Complètement déboussolé, le garçon décide de retourner vivre dans l’Illinois mais il est arrêté à l’aéroport de Chicago, en 1971, une fois encore en raison de la marijuana qu’il souhaitait ramener afin de la vendre. La drogue semble être la solution qu’il a adoptée pour faire le deuil de son père mais heureusement, une fois ses démêlés avec la Justice terminés, l’un de ses frères va le remettre dans le droit chemin. Brian l’invite ainsi à rejoindre la troupe du Second City, une compagnie d’improvisation. S’il n’avait jamais pensé à devenir acteur ou humoriste professionnel, l’humour avait toujours été le moyen pour le petit Bill de s’exprimer, d’attirer la lumière sur lui. C’est alors tout naturellement que les essais s’avèrent très concluants, celui-ci possédant de véritables qualités humoristiques et un grand sens de la répartie. De plus, Bill Murray prend un véritable plaisir à être sur scène, à déballer ses idioties, il se sent enfin heureux et ses envies de révolte sont désormais bien loin. Fort de ses succès, le jeune homme prend la décision de partir pour New-York afin de percer dans ce milieu, lassé de devoir enchaîner les petits boulots pour survivre. Il est alors rapidement recruté par John Belushi pour une émission radiophonique satirique, la National Lampoon Radio Hour. Alors que les membres de cette émission vont faire partie des membres fondateurs du Saturday Night Live en 1975, Bill Murray fait le choix de se tourner vers une autre émission, qui s’avéra être un flop complet. Alors que ses anciens camarades cartonnent, lui se retrouve au chômage, galérant pour joindre les deux bouts, mais la chance va lui sourire. Profitant d’un départ, il lui est offert l’occasion d’enfin rejoindre le Saturday Night Live en 1977, proposition qu’il accepte immédiatement. Sa participation à l’émission lui offre la reconnaissance publique et lui ouvre les portes du cinéma.
Le début de sa carrière va être marqué par une rencontre, celle avec Ivan Reitman, qui lui accorde des rôles dans « Arrête de ramer, t’es sur le sable », « Les Bleus » mais aussi évidemment dans « S.O.S. Fantômes », comédie fantastique au succès international. Sa performance dans la peau du docteur Peter Venkman lui permettra de jouer les premiers rôles. Pour autant, Bill Murray commence à douter, se questionnant sur son avenir en tant que comédien. Auréolé du succès de son précédent film, il décide contre toute attente de faire une pause dans sa carrière et de s’installer à Paris afin de suivre des cours à la Sorbonne. Néanmoins, une fois ses hésitations oubliées, il revient deux ans plus tard pour embrasser définitivement sa carrière d’acteur. On le retrouve, alors, successivement au générique de « La petite boutique des horreurs » de Frank Oz, « Fantômes en fête » de Richard Donner et de la suite attendue, « S.O.S. Fantômes II ». Il va, par la suite, se perfectionner dans les rôles de quadragénaires aigris et désabusés (« Mad Dog and Glory », « Un jour sans fin ») et jouer les seconds rôles dans des réalisations de qualité (« Ed Wood » notamment). Si aujourd’hui, Bill Murray a obtenu ce statut d’acteur culte, c’est aussi parce qu’il a su effectuer des choix audacieux durant les années 2000 afin d’entretenir sa légende. Il illumine ainsi la pellicule de Sofia Coppola, dans « Lost in Translation », grâce à une performance époustouflante où il incarne un comédien sur le déclin, désœuvré et errant sans cesse dans les allées d’un hôtel, mais il impressionne également en Don Juan vieillissant dans « Broken Flowers » de Jim Jarmusch. Il est aussi l’un des membres de la bande du déjanté Wes Anderson, à l’univers si particulier mais si poétique et onirique (« Rushmore », « La vie aquatique », « A bord du Darjeeling Limited »).
Depuis quelques années, il a considérablement ralenti son rythme de tournage, se contentant bien souvent d’apparitions, de caméos, notamment pour un pur moment de délire dans « Bienvenue à Zombieland » ou pour ses amis tel que Jim Jarmusch (« The Limits of Control », « Coffee and Cigarettes ») et Wes Anderson, pour lequel il accepte, toutefois, encore des rôles importants (« Fantastic Mr. Fox », « Moonrise Kingdom »). Bien qu’il soit moins présent à l’écran, il n’en reste pas moins un acteur respecté de tous, apprécié du public, qui nous surprend encore par son talent. Prions pour qu’il lui reste un dernier grand rôle dans son sac, car nous, on en redemande !
Le saviez-vous ?
En 1990, Bill Murray a réalisé son seul unique métrage, qu’il a également produit et pour lequel il s’est accordé le rôle principal : « Quick Change ». Il s’agissait bien évidemment d’une comédie, relatant les difficultés d’une bande de braqueurs amateurs pour s’échapper de New-York après un braquage réussi.
Filmographie sélective
2012 : Moonrise Kingdom, de Wes Anderson
2010 : Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson
2009 : Bienvenue à Zombieland, de Ruben Fleisher
2008 : La cité de l’ombre, de Gil Kenan
2006 : Garfield 2, de Tim Hill
2005 : Broken Flowers, de Jim Jarmusch
2005 : La vie aquatique, de Wes Anderson
2004 : Garfield, de Peter Hewitt
2004 : Lost in Translation, de Sofia Coppola
2002 : La famille Tenenbaum, de Wes Anderson
1999 : Rushmore, de Wes Anderson
1998 : Sexcrimes, de John Mcnaughton
1998 : L’Homme qui en savait trop peu, de Jon Amiel
1995 : Ed Wood, de Tim Burton
1993 : Un jour sans fin, d’Harold Ramis
1993 : Mad Dog and Glory, de John Mcnaughton
1989 : S.O.S. Fantômes II, d’Ivan Reitman
1987 : La Petite Boutique des horreurs, de Frank Oz
1984 : S.O.S. Fantômes, d’Ivan Reitman
1982 : Les Bleus, d’Ivan Reitman
1979 : Arrête de ramer, t’es sur le sable, d’Ivan Reitman