RUSALKA
Petite magie
« Rusalka » est un premier film tout droit venu de Russie. Conte de la jeunesse, le film est découpé en plusieurs chapitres, de l'enfance de l'héroïne, jusqu'à ses 18 ans. Regard malicieux d'une jeune fille portée sur sa mère volage, sa grand mère silencieuse et curieuse, le film est aussi une ode à une certaine vision de la vie, consistant à composer avec le sort, et à foncer, malgré tout. A l'image de cette course, leitmotiv du récit, on se demande nous aussi vers où courent ces gens. L'héroïne devra aussi prendre parti, se choisir un destin, provoquer les évènements.
A chaque instant, une jolie poésie se dégage à l'écran. Qu'elle s'exprime au travers d'un léger surréalisme (comme lorsque la jeune fille crée elle même le vent et provoque les réactions de la mer), ou de situations décalées (tous les passages où elle se déguise en téléphone portable), un charme certain s'en dégage, faisant mouche à chaque fois. Si les symboliques sont fortes, prouvant tour à tour rébellion adolescente (elle se teint les cheveux en vert) et acceptation de ses racines (elle met une robe de sa grand mère), le personnage se révèle un joyeux mélange d'optimisme et de fatalisme (elle choisit un homme beau mais suicidaire).
Et l'interprète principale ( Mariya Shalayeva, , radieuse) fait preuve d'une belle vitalité qui convaincrait le plus réticent des hommes. Ses retours vers une plage fondatrice, baignée d'une lumière saturée, constituent des rêves récurrents qui resteront en mémoire longtemps.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur