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BIG MAN JAPAN

Un film de Hitoshi Matsumoto

Une « monstrueuse » parodie

Lors d'un reportage, une équipe télé suit les agissement de Dai Nippon Jin, dernier des géants à pouvoir combattre les nuisibles...

Sortie en DVD le 10 décembre 2012

« Dai Nipponjin » était un ovni annoncé du côté de la Quinzaine des réalisateurs 2007. Tourné à la manière d'un faux reportage, le film aligne les interview d'un homme aux cheveux long et à l'hygiène douteuse, dont on découvrira peu à peu les activités de super-héros blasé et mis au banc de la société. Le film fait appel, dans le fond comme dans la forme, à des références télévisuelles (San Ku kai, X Or), cinématographiques (les multiples Gozillas...), ou culturelles (les jeux vidéo ou de cartes...), pour mieux évoquer la menace générée par ces monstres ahurissants que notre héros va devoir combattre.

Ainsi, chaque méchant est présenté par une fiche signalétique, exposant ses pouvoirs et son objectif. C'est le cas par exemple du « renverseur » de buildings, qui les entoure de son bras circulaire et élastique (à la manière d'un bracelet de montre), pour ensuite y pondre des oeufs!!! Tout cela aurait de quoi faire peur, si ses créateurs ne l'avaient affublé d'une incroyable et unique mèche de cheveux, qu'il rabat sur son front d'un mouvement contrôle de la tête. Vous l'aurez compris, le sérieux n'est pas de mise et monstres comme héros (le grand père géant existe aussi, et se balade avec des couches) ne sont pas à la fête.

Derrière la description amusante des secrets de nos vedettes (ah! la scène d'électrocution au milieu d'un slip géant, qui explique pourquoi notre géant est toujours habillé), « Dai Nipponjin » est surtout l'histoire d'un héros fatigué, dont les luttes ne sont plus reconnues à leur juste valeur. Comme les valeurs et héros sont dévoyés à cause des sponsors et des nécessités d'audimat, on s'amuse beaucoup des déprimes du héros, devenu malgré lui la risée de tous le pays, d'autant qu'il commet régulièrement des erreurs monumentales. Au final, nous avons là un film symptomatique d'un système de valeurs qui se décale à cause de la télévision, et c'est à voir absolument.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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