LA NAISSANCE DE NARCISSE
Le narcissisme est un vilain défaut !
Premier long métrage auto-financé, "La Naissance de Narcisse" ne manque pas d’ambition en choisissant de s’intéresser à la question du clonage, pratique symbolique pour décrier l’égocentrisme de notre société actuelle. Au sein de décors minimalistes, cette dystopie suit David Klein, un scientifique mégalomane et narcissique dont les seuls contacts avec le monde extérieur semblent être ses rencontres avec un professeur autour de l’avancée de ses travaux. Obnubilé par la résolution d’une équation de physique quantique dont la portée serait phénoménale, le jeune homme décide de recourir à la création d’un double afin d’achever au plus vite l’œuvre de sa vie. Et ce qui devait être un atout va vite se transformer en cauchemar.
Comme le laissait suggérer la paréchèse du titre et l’asymétrie sur le visage de l’affiche, ce clone ne va pas être la copie conforme attendue. Alors que le modèle original est renfermé sur lui-même, nombriliste et incapable de porter la moindre attention à autrui, la version 2.0 est, elle, curieuse, sociable et enjouée à l’idée de découvrir cette réalité nouvelle. Flirtant avec le thriller psychologique, de par sa volonté à brouiller les pistes sur la véracité des évènements, le film séduit par son caractère anxiogène et la manière avec laquelle il développe ses métaphores sociétales. Si le manque de moyens se fait parfois ressentir, l’essentiel est ailleurs, dans ce questionnement simple et percutant sur l’évolution de notre époque et la difficulté à trouver sa place dans un environnement qui paraît si étranger.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur