BE WITH ME
L’invention de la voix off muette
Be with me était le film d’ouverture de cette quinzaine des réalisateurs 2005, signe de tentative d’innovations dans les mécanismes de récit, autant que de traitement original de thèmes classiques. Car ici, comme le titre l’indique, c’est de l’envie d’être avec quelqu’un d’autre que l’on nous parle, au travers des chassés croisés entre divers personnages. Les liens entre eux, peu évidents au début, se dessinent peu à peu, finissant par amener une certaine émotion, de par l’ensemble de portraits contrastés, constituant autant de solitudes mal assorties.
Mais l’originalité du film tient surtout à sa construction et à ses principes narratifs, mêlant différents niveaux de récits, entre image et écrit. Chaque histoire fait l’objet d’un changement de ton, mais aussi d’ambiance sonore, particulièrement sensible avec l’insouciante mélodie accompagnant les émois des deux jeunes filles. Mais surtout, le réalisateur utilise les modes de communication moderne comme des vecteurs essentiels de l’intrigue. Ainsi, des rédactions et échanges de textos ou de mails apparaissent ils en plein écran. Et certaines scènes sont elles accompagnées d’une voix-off silencieuse, à l’image de la vieille dame sourde et muette, sous-titrant une partie de l’action, en la commentant.
Ces principes, intriguant dans un premier temps, finissent cependant par lasser, tant ils plombent le rythme d’une histoire multiple, et déjà complexe. On pourra donc trouver le temps très long, la succession d’échanges de type chat n’étant pas des plus dynamique, et n’apportant parfois pas grand chose. Reste l’intérêt de l’essai de nouvelles formes de récits, que l’on ne saurait reprocher au réalisateur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur