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LE VIEUX JARDIN

Un film de Im Sang-soo

Passion résignée sur fond politique

Un militant socialiste coréen sort de prison après 17 d’incarcération. Il retourne dans son village, là où il a vécu une véritable passion avec une jeune femme, et se souvient…

« Le vieux jardin » est l'adaptation d'un livre de d'Hwang Sok-Yong, par l'auteur de « Une femme coréenne ». Si le fond politique intéresse, entre manifestations étudiantes, incarcération des opposants au règime, actions diverses de résistance, il ne prend ici à aucun moment le dessus sur l'histoire d'amour qui lie les deux personnages principaux. Mais du même coup, la tension sensée ressortir de cette menace qui plane sur le garçon, n'est jamais réellement ressentie. Fuyant son quartier de Seoul, le jeune homme se réfugie dans une maison partiellement isolée, où il va vivre son amour, histoire qui nous est contée par bribes, flash backs parfois déordonnés, qui laisse entrevoir une passion retenue.

On est forcément touché par ce personage, passé à côté de sa vie par conviction politique et implication personnelle. Mais, malgré la beauté de la photographie et la complexité des rapports qu'il entretient avec sa belle, aussi secrète que volontaire, ce n'est que dans la dernière partie du film, avec la découverte de quelques entourloupes dues à la fierté ou à la volonté de ne pas blesser l'autre, que naîtra la véritable émotion. Un film lent, d'une sensibilité qui aurait pu provoquer plus d'émoi si l'intime et le romanesque avaient été mêlés de manière un peu plus fluide.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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