CAPTURING THE FRIEDMANS
Un documentaire captivant, entre injustice et effroi
A travers des images d’archives familiales et des interviews, le portrait d’une famille brisée par de sombres accusations envers le père…
En choisissant de ne pas révéler des le début de son histoire, ni les évènements qui ont frappé la famille, ni les sentiments de chacun des protagonistes, Andrew Jarecki réussit à nous faire découvrir de manière neutre les différents personnages qui composent la famille Friedman, et à installer un véritable suspens. En effet, ni les accusations dont on fait l'objet divers membres de la cellule familiale, ni les répercussions ne sont connue de prime abord, laissant au spectateur le temps de se faire une idée de l'humanité de chacun.
C'est donc petit à petit que les soupçons, les méfiances, le mépris apparaissent, et pour le spectateur un certain écœurement. Notons que, chose rarissime, le réalisateur dispose ici de tranches de vie, filmées en super 8, qui donnent toute la mesure de la déliquescence des rapports familiaux et affectifs du petit groupe. La vision de l'entourage communautaire, de la police et de la justice est en définitive traitée à égalité des rapports internes à la famille, laissant ainsi au spectateur le soin de ne pas juger, mais de constater l'étendue du gâchis et l'apparition de zones d'incertitude. Un témoignage vibrant et édifiant sur la rumeur, et ses conséquences.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur