SUPERNOVA
Mépris adolescent
Pas facile d'être une adolescente en Hollande, lorsqu'on vit loin de la ville et que sa mère voudrait s'en aller quelque part, que son père est en invalidité, et que sa grand-mère est atteinte d’Alzheimer depuis que son mari est mort. Les pulsions sont là, et la faune qui passe dans les environs, pour faire la fête au bord de l'eau ou pour baiser en toute discrétion dans des voitures, intrigue forcément la demoiselle. Presque autant que le comportement de sa meilleure amie, un peu lesbienne sur les bords.
De ce point de départ plutôt plombant, Tamar van den Dop tente de faire une comédie. Il prend comme principe narratif le mélange entre les pensées de la jeune fille et les quelques paroles qu'elle libère de temps à autres, entre deux soupirs désespérés. Car Meis méprise profondément ses parents et leur incapacité à provoquer le changement.
Le principe est séduisant un moment, et fait parfois mouche, grâce au léger décalage avec les actes des adultes, soulignant leurs défauts. Mais il épuise aussi, et on lui préfèrera un comique de situation parfois efficace (la disparition régulière du panneau indiquant le virage, les multiples visages d'une grand-mère pas si aux fraises que cela). Pourtant le film est loin de provoquer l'hilarité, et s'enlise dans sa partie centrale dans son propre système narratif et la charge contre deux parents apathiques. Ceci avant de reprendre un peu du poil de la bête après l'accident tant attendu, et l'intrusion d'un nouveau personnage dans les lieux, comme moteur d'un espéré changement.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur