ORDINARY PEOPLE
Prise de conscience peu passionnante
Un jeune homme s’est engagé dans l’armée serbe. En bus, il rejoint un camp, sans trop savoir quelle sera la tâche qui l’attend…
Ce film serbe fait face à une légitime grande difficulté, ceci malgré un point de départ politique intéressant : comment réussir à filmer le doute ? « Ordinary people » nous propose en effet de suivre un soldat, volontaire pour ce qu'il ne sait pas être une sale besogne, et rechignant peu à peu à la tâche. Et malheureusement, les parti-pris d'une mise en scène minimaliste, alignant d'interminables plans quasi-fixes, dans le bus, au pied d'un arbre, sur le soleil lui-même... ne provoquent guère que l'ennui. Le spectateur, comme le personnage, attendant qu'il se passe quelque chose, n'est presque en rien surpris lorsque l'horreur subvient.
Pourtant la dénonciation des horreurs de la guerre était bien au cœur du film, sujet difficile quand on ne fait que presque la suggérer, et par là confirmer le non-dit, la loi du silence qui peut entourer les exactions commises lors de la guerre d'ex-Yougoslavie. Confronter une jeunesse innocente et naïve, à des choix moraux sous pression de l'uniforme, était donc une bonne idée. Mais la forme est finalement contre-productive, alors que le propos aurait pu faire simplement froid dans le dos.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur