NAKED OF DEFENSES
Une fiction minimalisme un peu plate
Pour donner à son film une dimension réaliste, le jeune réalisateur n’y va pas par quatre chemins. Non seulement il a donné le rôle titre à son épouse, alors enceinte de leur premier enfant, mais de plus il a intégré ses derniers jours de grossesse à l’histoire, et donc à la réalisation du film. Une démarche qui associe pleinement la vie du cinéaste à son travail, et qui, malgré certains détails rebutants, traduit un certain courage artistique.
Seulement voilà. Passée la surprise de voir ainsi fusionner la fiction et la réalité, on s’ennuie vite face à ce petit film tourné en numérique, qui multiplie les plans fixes un peu creux et les scènes inutiles. L’attitude un brin guignolesque qui caractérise les actrices (surtout celle qui interprète Ritsuko, dos voûté et bras ballants), enfonce un peu plus le film dans sa torpeur, que la dimension dramatique du récit ne parvient pas à réhausser.
Justement, il manque peut-être un peu de pudeur dans la façon d’aborder la douleur, et surtout dans la façon de l’interpréter. Dommage, car le film présente quelques bonnes idées de mise en scène, comme le recours simultané à des angles de vue multiples pour décrire une même situation, qui reflètent une certaine inventivité.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur