11 FLEURS
Regards d'enfants peu convaincants
Le réalisateur chinois Wang Xiao-Shuai (« Une famille chinoise », « Chongqing Blues » et « Shanghai Dreams ») suit les derniers mois de la révolution culturelle, stigmatisant l'attitude des autorités envers le moindre rebelle, et mettant en évidence le sort des artistes et autres intellectuels. Au travers d'une histoire de fuyard, ayant tenté d'incendier une usine et tué accidentellement quelqu'un, il révèle le besoin impérieux de trouver des coupables, représenté ici par les vengeances en cascade que va déclencher l'arrivée de cet homme dans les parages d'un village.
Malheureusement, le cinéaste tente d'avoir un point de vue, en adoptant le regard de quatre enfants, tous d'une relative lâcheté, étant tombés nez à nez dans la forêt avec le fuyard. Il faut dire que l'histoire est partiellement autobiographique, comme le laisse entendre le titre orginal « Wo 11 », qui signifie « J'ai 11 ans ». La mise en place est plus que laborieuse, la conscience politique des petits inexistante, ce qui fait qu'on se demande rapidement pourquoi prendre ce biais si c'est pour ne pas réellement l'exploiter. Seul intérêt de cette reconstitution poussive, les complaintes, sincères mais interminables, de parents frustrés qui voudraient partir à la ville pour pouvoir vivre leur passion : l'art.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur