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LIBRE ET ASSOUPI

Des répliques délirantes pour une comédie un peu décevante

Sébastien est probablement l’un des étudiants les plus diplômés de France avec son bac +10, le seul problème, c’est qu’il n’a pas envie de travailler. Il préfère rêver sa vie, sa balader dans ses pensées plutôt que de chercher un job. La vie parfaite pour lui se limite à un canapé, une télévision et des bouquins. Mais lorsque ses parents le jettent dehors et qu’il se retrouve en colocation à Paris, il va bien devoir travailler pour payer le loyer… ou pas !

Pour son premier long-métrage, Benjamin Guedj poursuit dans la veine comique qui l’a fait connaître en tant que scénariste avec cette odyssée d’un oisif qui préfère rêver sa vie, lové dans son canapé, plutôt que de vivre une réalité monotone. Le pitch de départ était ainsi des plus alléchants en s’attaquant à cette génération de jeunes qui n’ont tout simplement pas envie de rentrer dans la vie active, malgré leur cursus scolaire souvent élogieux. Et dans ce courant, Sébastien est probablement l’un des plus fervents défenseurs du rien-faire, redoublant d’efforts pour parvenir à ne surtout pas travailler. Parfaitement interprété par Baptiste Lecaplain, le rôle lui étant taillé sur mesure, cet anti-héros aurait toutefois mérité un meilleur traitement, la nonchalance du personnage ayant semble-t-il touché les scénaristes du métrage.

Même si certaines répliques aiguisées sont des plus cocasses, la construction narrative paresseuse et redondante du film atténue notre engouement, les rires étant tout de suite modérés par les maladresses scénaristiques. Pourtant, les ingrédients de la comédie générationnelle sont rassemblés, en commençant par des bonnes vannes et un trio d’acteurs au diapason qui s’en donne à cœur joie. Malheureusement, en voulant intellectualiser son récit, Benjamin Guedj a transformé sa fable sociale en conte moralisateur. En cherchant à jouer avec les stéréotypes, le réalisateur s’est fourvoyé dans un humour attendu, là où le spectateur était en droit d’attendre un brin de folie.

Bien évidemment, tout n’est pas à jeter dans cette clownerie pop, en particulier la manière avec laquelle elle parvient à capter les émotions de la « génération stagiaire », celle qui enchaîne les stages et les petits boulots, faute de CDI. Mais alors que la bande-annonce nous promettait un vaudeville loufoque et burlesque, les spectateurs doivent se contenter d’un simple amusement, poussif qui plus est. Et à force d’avoir enrobé son projet d’une enveloppe consensuelle, le metteur en scène a presque fini par nous gâcher notre plaisir. Merci les comédiens de sauver l’ensemble !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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