Festival Que du feu 2024 encart

BORG MCENROE

Un biopic intelligemment construit

Lors du tournoi de Wimbledon 1980, le Suédois Björn Borg devait faire face à une pression double. Il s’agissait pour lui de gagner cette compétition pour la 5e fois, battant ainsi un record. Mais il lui fallait aussi affronter le jeune et turbulent John McEnroe, que la presse désignait comme un outsider sérieux…

Présenté en ouverture du dernier Festival de Toronto, "Borg McEnroe" est le nouveau film de l'auteur danois de "Armadillo", grand prix de la Semaine de la critique à Cannes en 2010, et réalisateur en 2015 d'un épisode de la série "True Detective". Il ne s’agit pas d’un biopic classique, puisque sa construction même, centrée sur les préparatifs de la finale du tournoi de Wimbledon 1980, permet au scénariste de relater la jeunesse des deux tennismen, pour en dégager les traits paradoxalement communs, en termes d’éducation, de ténacité, et leurs manières distinctives de gérer la pression.

Loin du "Rush" de Ron Howard, qui s’intéressait également à un duo d’adversaires sportifs (les coureurs automobiles James Hunt et Niki Lauda), l’affrontement de Bjorn Borg et John McEnroe n’est pas décrit ici sur la durée, et les quelques effets (ralentis…) ne sont utilisés que pour mieux faire ressentir la pression vécue par chacun. Le gros atout du film, au-delà du message de respect qu’il véhicule, c’est la ressemblance frappante des deux interprètes avec leur modèle. Sverrir Gudnason incarne à merveille une intériorité bousculée et Shia LaBeouf trouve ici l’un de ses meilleurs rôles en jeune chiot colérique usé par sa propre image.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire