ÓRBITA 9
Mise en orbite inaboutie
Sortie le 6 avril 2018 sur Netflix
Avoir accès à un film de science-fiction hispano-colombien, c’est avoir l’espoir de trouver une autre approche de ce genre dominé par le cinéma américain. Si l’introduction est intrigante, l’effet de surprise se dissipe au bout de vingt minutes seulement et l’intérêt pour les personnages s’en trouve considérablement amoindri, alors même que le spectateur devrait s’attacher à leur histoire d’amour naissante (et prévisible). En fait, Hatem Khraiche, qui a notamment co-scénarisé "Inside" et qui réalise ici son premier long métrage, ne prend pas suffisamment le temps d’installer son univers dans la suite de l’histoire, le contexte étant tantôt flou tantôt caricatural, et la psychologie des protagonistes ne paraissant pas toujours approfondie (notamment pour celui incarné par Andrés Parra, beaucoup trop cliché et manquant de charisme).
Ainsi, tout n’est pas crédible et le métrage ne convainc que partiellement, étouffant le suspense par un développement trop pressé de l’intrigue, qui ne prend pas le temps d’exploiter certains temps de pause ni d’étirer les scènes d’action. Même les bonnes idées (comme l’étrange service de « conversation de femmes » ou le dénouement inattendu et déroutant) peuvent conduire à une certaine perplexité à cause d’un manque de clarté. Au final, un sentiment d’inachevé domine, malgré la qualité de l’atmosphère et le beau duo proposé par Clara Lago et Álex González.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur