Festival Que du feu 2024 encart

THE FITS

Un film de Anna Rose Holmer

Dans l’intimité d’un gymnase

Toni, 11 ans, passe ses journées au gymnase pour boxer. Totalement intégrée à l’équipe des garçons qui l’entraîne sur le ring, la jeune fille rêve pourtant d’autres batailles, celles qui opposent « The lionesses » à leurs adversaires dans le futur championnat de drill de Cincinnati...

« Garçon manqué » c’est ainsi que l’on surnomme amicalement Toni. Totalement intégrée au club de boxe où s’entraîne aussi son frère, la jeune fille cherche à muscler sa frêle silhouette pour être la meilleure sur le ring. Pourtant, sa concentration est quelque peu happée par ce qui se passe dans le gymnase juste à côté. Des escadrilles de filles conçoivent des chorégraphies musclées pour défier l’équipe adverse dans un combat de drill, une variante survoltée du hip-hop.

Cette nouvelle activité est un parfait compromis pour la jeune fille qui aime se surpasser physiquement mais qui aimerait bien se sentir un peu plus féminine. Or Toni est une dure à cuire et quand elle se perce les oreilles c’est sans sourciller et sans l’aide de personne. Jour après jour, elle délaisse les gants de cuir pour le justaucorps à paillettes.

Quasiment tourné en huis clos dans l’écho confiné d’un centre sportif, « The Fits » s’attarde sur les répétitions et l’obstination de ses gymnastes à vouloir décrocher la victoire. Telle la ballerine d’une boîte à musique grippée, la jeune novice enchaîne les gestes saccadés. Une désynchronisation amplifiée par une bande son aux cuivres saturés qui entretient une certaine sensation d’angoisse.

Le malaise, ainsi palpable, se confine aussi dans des événements mystérieux : plusieurs filles de l‘équipe sont prises de convulsions inexpliquées qui les emmènent tout droit à l’hôpital. Une ambiance étrange qui souligne plus un parti pris arty qu’une réelle intrigue scénaristique. En effet, tout l’intérêt du film réside dans un style qui prend soin des cadrages et de la lumière pour conclure sur un très joli final, achèvement de nombreuses heures d’obstination. Une expérience plutôt intéressante où il faut se laisser porter si on ne veut pas passer à côté du film.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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