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LES CONSÉQUENCES DE L'AMOUR

Un film de Paolo Sorrentino

Etrange et romantique

Un homme sans charme erre dans les couloirs tristes d’un hôtel. Jamais il ne dit bonjour à la serveuse, jamais il ne lie connaissance. Un beau matin, une valise pleine d’argent est déposée devant la porte de sa chambre…

Ce film italien, qui ouvrait la compétition cannoise 2004, a de fausses allures de huis clos daté années 70. Les décors de cet hôtel, comme hors du temps, les vêtements passés de cet homme sans sourire, et le rythme volontairement lent et répétitif peuvent faire penser à une étude de mœurs, portée sur le désespoir. Mais il n'en est rien. Car avec l'arrivée de la valise, le film prend tout à coup une teinte de modernité inattendue. Entre le suivi efficace d'une voiture moderne faisant des embardées, et de nombreux cadrages audacieux, les mouvements de caméras sont permanents et étonnamment maîtrisés.

Et le décor rétro est mis entre parenthèse quelques instants, le temps de révéler une facette inattendue du personnage, qui reprend alors des couleurs. On se met alors à rêver, à fantasmer sur ce double destin. Et le personnage se met aussi à rêver, à s'imaginer une nouvelle vie, à retrouver l'espoir. La romance n'est pas loin, elle étonne. Cet homme impassible, impénétrable retourne à la vie, ou presque. Car le scénario nous ramène à la réalité. Preuve que chacun peut tenter d'être heureux. Un film d'ambiance, nourri d'espoir, et de la formidable performance de son acteur principal, Adriano Giannini, qui derrière un masque de froideur, laisse transparaître des éclairs d'espoir déçu.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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