TERRE ET CENDRES
Honneur perdu sans raison
Terre et cendres est un film où se mêlent désarroi, incompréhension, errance et un certain mystère. Tous ces sentiments, se sont aussi le spectateur que le protagoniste principal qui les ressentent. Car au milieu de ce désert magnifique, de ces images sublimes, dont la finesse des lignes et les nuances de couleurs sont superbement rendues à l'image, répond le silence des hommes et de cette société, si peu organisée. La communication a disparu, l'honneur d'un peuple avec, face à l'absurdité de la guerre. Et le gamin, persuadé que les tanks ont volé les voix, des hommes comme des ânes, en est le symbole évident.
L'errance et le désarroi de ce couple improbable, coincé une bonne partie du film au niveau d'un pont, dans l'attente d'un camion qui pourrait les conduire à la mine, sont à la fois touchante et désespérante. La tristesse et une misère infinies se lisent dans le regard clair et mouillé de l'interprète du grand père. Et l'ingratitude d'un système, hésitant entre l'économie (la mine, le car qui n'attend pas) que l'humain (l'épicier, le chauffeur de camion) finit par peser. Seuls les nuages de poussières persistent à l'image, tel un espoir de légèreté.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur