MAGGIE A UN PLAN
Affrontement réjouissant entre Gretag Gerwig et Julianne Moore
D'un point de départ ouvrant un boulevard au vaudeville, Rebecca Miller ("Les vies privées de Pippa Lee") fait une véritable comédie, à la sauce Woody Allen, genre très prisé par l'actrice principale elle-même, qui excelle dans une variation de son rôle favori, celui d'une fille à la fois tête en l'air et bavarde, à laquelle la vie de ne fait que peu de cadeaux.
Présenté en février au Festival de Berlin dans la section Panorama, le film est à la fois une réflexion légère sur la PMA (la scène du don de sperme, où la garçon, généreux, lui « en (a) fait un peu plus »), et une véritable comédie de mœurs se moquant au passage gentiment des milieux artistiques et intellectuels new-yorkais. On y croise d'ailleurs une formidable artiste, forcément dépressive, ayant inventé une poupée aux organes détachables, « pour les enfants ayant peur de la mort ».
Ressemblant clairement à une des œuvres les plus légères du célèbre auteur New Yorkais, « Maggie a un plan » dispose, en plus de sa formidable et excentrique actrice principale, d'un gros plus, indéniable, avec la présence au générique de Julianne Moore, rivale en forme de « control-freak » qui séduit dans son d'ex-femme, outrageusement manipulatrice et perverse. Chacun de ses regards est en soi un moment de comédie et entraîne souvent de vrais éclats de rire. Quant au film, il impose finalement l'adhésion, grâce à un rythme soutenu, à sa surprenante conclusion, et à de belles réparties. Un petit bonbon légèrement acidulé.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur