ALOYS
Solitude et folie
Coincé dans un appartement miteux, Aloys mène une vie morne et plombée par la routine. Il se retrouve à la tête de la petite entreprise de détective privé de son défunt père. Mais au lieu de remplir les demandes des clients, il préfère les épier à l’aide d’une caméra. Un jour, qu’il est particulièrement imbibé d’alcool, il s’endort dans un bus et se rend compte qu’on lui a volé sa caméra. Il reçoit peu après de mystérieux coups de fil de la part d’une femme qu’il peine à reconnaître. Aloys se fait alors prendre à son propre jeu. Lui qui filmait et observait la vie des autres de loin, est finalement celui qui se fait épier et même mener par le bout du nez.
Film à l’atmosphère étrange et morne (à l'image de son protagoniste) "Aloys" se concentre sur le caractère aliénant de la solitude. Une fois l’identité de la mystérieuse voleuse connue, il est difficile de différencier le fantasme de la réalité. Le réalisateur joue par ailleurs évidement avec cette confusion. Pour autant, il peine à maintenir en haleine et à tenir sur la longueur, et même les appels répétés de Véra, le curieux harceleur ne permettent de faire monter la tension tant l’attachement envers Aloys, protagoniste peu engageant, reste inexistant. Bien qu’il soit loin d’être inintéressant, surtout dans sa forme très soignée, le film finit par trop ressembler à son personnage : morne, triste, ennuyeux et asocial.
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur