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LA CITÉ DE DIEU

Un film de Fernando Meirelles

Histoire de gangs brésiliens : aussi édifiant que terrifiant

Fusée, jeune adulte brésilien, amateur de photos, se retrouve pris entre deux feux : d’un côté les gangs des Favela, de l’autre la police. Il se remémore alors toute l’histoire de son quartier,  » La cité de Dieu « , et des enfants hauts en couleurs qui en ont fait un enfer de violence…

" La cité de Dieu " aurait presque pu s'apparenter à un documentaire sur les Favela, sorte de cités de banlieue brésiliennes, construites sous forme de gigantesques lotissements, mis à l'écart et délaissées du point de vue équipement et entretien, s'il n'y avait pas la mise en scène inventive, rythmée et nerveuse de Meirelles. Son principe narratif est simple : à l'intérieur d'un flash back (l'histoire de la Favela), le réalisateur effectue des zooms sur divers personnages, dont il nous compte (ou non) une tranche de vie, explicitant les raisons de sa violence.

Et la force du film réside dans ces portraits de plus en plus étoffés, qui, partis d'un ton plutôt comique, se révèlent peu à peu dramatiques et inquiétants au fur et à mesure que les enjeux et les personnages grandissent, mais aussi que les nouveaux ennemis rajeunissent. De quelques règles de base, liées au commerce de la drogue, et à des découpages de la cité en quartiers d'influences, on passe à une anarchie totale, relayée par des truands de plus en plus jeunes, et donc de moins en moins respectueux des moindres codes.

Meirelles démonte ainsi la logique d'une spirale sans fin, aussi effrayante que légère dans son traitement. Les couleurs lumineuses feraient presque oublier la misère ambiante, et la joie de certains personnages, douter d'une fin des plus sombres. Heureusement, l'optimisme reste de règle.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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