Festival Que du feu 2024 encart

WAITRESS

Un film de Adrienne Shelly

Une charmante histoire sur fond d'horizon bouché

Jenna, serveuse dans un Diner, tombe enceinte de son mari, homme colérique et possessif, qu'elle compte quitter un jour. Espérant se faire de l'argent en participant au concours de la meilleure tarte, elle décide de garder le bébé et de se rendre en secret chez le nouveau gynéco du coin, aussi professionnel que charmant...

Petite comédie indépendante, « Waitress » est un film signé Adrienne Shelly, petit bout de femme à la double fonction sur ce film, puisqu'elle y interprète la troisième serveuse, habituée à des échecs amoureux du fait d'un physique supposé ingrat. Disons le d'emblée, la fausse bonne idée du film est d'user des nombreuses recettes de tartes, sensées être le point fort de la serveuse Jenna, interprétée à l'écran par Keri Russell (connue pour la série « Felicity »). Si les préparations qu'elle imagine en réaction aux évènements qui ponctuent sa vie, font saliver, les noms des tartes amusent seulement un moment. Car on ne peut pas dire que les recettes « Je ne veux pas du bébé d'Earl » ou « Bébé hurle au beau milieu de la nuit et me pourrit la vie » consituent des paraboles des plus légères.

Passées ces considérations, on soulignera la qualité comique du trio de serveuses et de ses extensions, comme le chef bougon, ou encore le propriétaire vieillissant. Toutes les scènes dans le Diner sonnent ainsi juste et sont un vrai plaisir. Le reste des relations de Jenna est malheureusement trop schématique pour qu'on y croit réellement, que ce soit la vie ombrageuse avec le mari (excellent et flippant Jeremy Sisto, décidément abonné aux rôles de tordus depuis « Six Feet under ») ou la liaison avec l'amant gynéco (Nathan Fillion - « Serenity »). Si les choix de vie de chacune des serveuses touchent forcément, on aurait aimé que le script tranche plus entre drame ou comédie. Si l'on souhaitait attendre le prochain, ce ne sera malheureusement pas le cas, car la réalisatrice est décédé depuis. Dommage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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