THE DEVIL AND DANIEL JOHNSTON
Portrait d’une icône marginale underground des États-Unis
Dès son plus jeune âge, Daniel Johnston se découvre de véritables dons pour la musique, notamment le piano, et commence à composer. Il s’enferme très rapidement dans sa chambre, puis dans le sous sol de ses parents qu’il aménage en studio, afin de pouvoir créer nuit et jour sans être dérangé. Très vite, ce jeune élève va tout faire pour concrétiser son rêve : devenir célèbre et passer sur MTV. Il compose et compose. Il dessine beaucoup également, fasciné par les héros de bandes dessinées et un œil qui devient un personnage à part entière dans l’univers de ses dessins.
Au tout début de sa carrière, il trouve sa muse, une dénommée Laurie. Elle sera la source d’inspiration de nombreuses chansons d’amour très pures, ceci peut être car ce fut un amour platonique. Ces chansons étaient idéalistes et assez naïves ; aujourd’hui encore il se sert de ces souvenirs doux, de cette fille qui a nourri ses rêves. Sa notoriété se faisant de plus en plus importante dans son Etat, il décide d’aller à New York et de faire voir à la grosse pomme qui il est. Là bas, sa route croisera celle du groupe Sonic Youth avec qui il nouera des liens importants.
Malheureusement, la santé mentale de Daniel s’est vite dégradée, il sera obligé de rentrer chez ses parents et de se faire interner. Avec plusieurs tentatives « d’évasion », Daniel sera confié entièrement à ses parents qui veilleront à ce que leur fils se soigne. Devenu un véritable danger pour les autres, il sera interné de nombreuses fois. Parmi les nombreux incidents qu’il a causé, le documentaire montre qu’il a fait perdre le contrôle de son avion à son père ou bien qu’il a causé la chute d’une vieille femme de sa fenêtre du 3 e étage parce qu’il croyait qu’elle était possédée par le démon.
Le diable, le démon sous toutes les formes est l’objet des préoccupations de Daniel, et constitue une bonne partie du documentaire. Il pense être parfois possédé, ou bien être Captain America qui doit sauver l’humanité de Belzébuth, comme dans ‘Devil town’. En raison de sa santé mentale assez fragile, toute exposition médiatique est limitée, et il ne passera pas sur MTV comme il le souhaitait, mais il doit une fière chandelle à un petit groupe de Seattle, Nirvana, dont le leader Kurt Cobain arborait le t-shirt de son 1 e album « Hi, how are you ? » pour de nombreux concerts et séances photos. Après ce documentaire tous les fans de musique underground américaine ne pourront qu’être séduits par cet artiste fragile et talentueux dont on peut tous fredonner au moins un air.
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur