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CENTURION

Un film de Neil Marshall

I'm a soldier of Rome !

Un groupe de soldats romains éclaireurs se bat pour la survie de chacun d’eux, derrière les lignes ennemies, après que leur légion a été décimée dans une guerre de guérilla dévastatrice…

Célébré pour son foudroyant survival féministe "The Descent", Neil Marshall avait quelque peu déçu les fans de cinéma de genre avec son troisième long-métrage, le foutraque "Doomsday", hommage rigolo mais un peu vain aux films ayant bercés son adolescence. Une légère déception totalement atténuée par ce "Centurion", martial et viril, comme une cohorte de soldats en campagne.

Nous étions soldats

Bazardé dans les salles comme une vulgaire production de seconde zone, "Centurion" mérite bien mieux que sa triste réputation. Shooté dans un Cinémascope flamboyant, bénéficiant des paysages naturels hallucinants des Highlands écossais, mené au pas de charge au rythme de la musique exaltante d'Ilan Eshkeri, ce mix belliqueux de péplum gore et de survival forestier (on pense à "Délivrance", ou au "Sans retour" de Walter Hill) prouve avec insolence et hargne le culot de son réalisateur. Hymne aux soldats, à leur code d'honneur et à leur bravoure, porté par un casting de gueules au charisme inouï (dont un Dominic West léonien) et une « méchante » d'exception en la personne de la belle Olga Kurylenko, "Centurion" retrouve la saveur si particulière de ces récits d'hommes perdus en territoire ennemi, ne devant leur survie qu'à leur sens de la guerre.

Au-delà de la rivière noire

Mais si "Centurion" mérite le détour, c'est aussi, et surtout, car il constitue sans aucun doute le plus bel hommage qui soit aux écrits de Robert E. Howard, créateur du barbare Conan. Mêlant divers éléments des textes mettant en scène le Cimmérien aux récits du peuple Picte et de leur roi Bran Mak Morn face aux légions romaines, "Centurion" semble parfois avoir été écrit par le Texan lui-même : extrême violence des combats (ça tranche, ça décapite, ça brûle !), sauvagerie des décors, romantisme guerrier... le tout emballé à la manière d'un actionner épique. Crom ! On n'avait tout simplement jamais vu ça !

Peu importe finalement la simplicité de l'intrigue, la caractérisation hâtive de certains personnages secondaires ou l'artificialité de quelques passages (la romance avec la jolie sorcière), car s'il n'est pas parfait, "Centurion" se vit plus qu'il ne se raconte, et devrait ravir tous les fans de cinéma bourrin, de légendes historiques et d'histoires d'hommes vivant l'épée à la main et la hargne au corps. Un putain de film !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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