L'ÉCUREUIL QUI VOYAIT TOUT EN VERT
De trop rares courts iraniens
Destiné aux 1 à 4 ans, ce recueil de cinq courts-métrages d'animation iraniens base ses récits plus sur le sensoriel que sur de véritables histoires. Le second court-métrage, "Pluie d’allégresse", voit une bande d'abeilles, simplifiées au maximum (formées de trois « boules » jaunes unies, la plus petite parquant la taille et de traits fins représentant pattes, antennes et yeux), tenter de s'organiser pour réveiller un éléphant assoupi, qui écrase les fleurs dont elles se nourrissent. Écolo, pacifiste (la piqûre est à éviter jusqu'au dernier moment), le film implique divers animaux (hérisson, ours...), et une flopée d'abeilles qui communiquent par mimétisme. Un charmant petit conte, remarquablement bien chorégraphie par rapport à sa magnifique bande son.
Le troisième court-métrage est finalement le seul qui met en scène d'évidence un écureuil, monstre d'égoïsme, qui se décrète dans "C'est moi qui l'ai trouvé" propriétaire d'un tronc d'arbre qui servait de maison à un lapin. La vengeance des autres animaux est au rendez-vous sur fond de discours sur la solidarité et le pardon. Mignon mais un rien décevant, d'autant plus que les trois films les plus intéressants se retrouvent intercalés avant et après. Il s'agit en effet de sortes d'intermèdes sur fond noir, en pastels grasses, intitulés "Contes tenant sur une ligne", faisant voir, pour le second, un écureuil (on penserait plus une souris, mais bon...) au bord d'un plan d'eau cherchant à récupérer de la nourriture sans tomber, et pour le dernier, la même bestiole sortant de son terrier pour découvrir la neige qui tombe. Poétiques et drôles, bruités de sympathiques couinements, ces trois courts amuseront autant les bambins qu'ils séduiront les parents par leur esthétique si particulière.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur