TIMECRIMES
A la poursuite de soi-même
« Timecrimes » (« Los cronocrimenes ») fait partie de ces films dont la sortie directe en DVD ressemble à une aberration. Malin et rigoureux, retors par moments, le film de l’espagnol Vigalondo commence très fort, comme un slasher à tendance anxiogène dominé par les apparitions d’un homme au masque inquiétant. L’intérêt du métrage se joue lorsque l’identité de ce dernier nous est révélée : le film gagne en épaisseur ce qu’il perd en efficacité pure et en suspens.
Comme tout film concept (l’homme présent confronté à des versions passées et futures de lui-même), il peine à se sortir de la spirale un peu répétitive qu’il a élaboré. Heureusement la mise en scène ne se gargarise jamais de ces pirouettes scénaristiques et construit une atmosphère mi-hallucinée mi-réaliste où se révèle une vision SF de la schizophrénie : à vouloir voyager dans le temps, l’homme se perd à force de se poursuivre lui-même.
Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur