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ET TA SOEUR

Un film de Marion Vernoux

Marion « n’y va pas » Vernoux

Pierrick vient de perdre son frère et broie du noir dans son quotidien. Sa meilleure amie Tessa lui propose d’aller se ressourcer dans sa maison familiale, située sur une île de la côte Atlantique. Mais à son arrivée, Pierrick tombe sur Marie, la demi-sur lesbienne de Tessa, qui sort à peine d’une rupture amoureuse. Au terme d’une soirée particulièrement arrosée, ils finissent par coucher ensemble. Problème : Tessa arrive le lendemain matin dans la maison, avec l’intention de conquérir Pierrick, dont elle est secrètement amoureuse…

Sur la bonne quarantaine de comédies françaises qui sortent chaque année, il en existe quelques-unes dont on se demande toujours à la sortie de projection ce qui a pu motiver leur mise en chantier, qu’elles soient réussies ou pas. Ici, le cas est assez surprenant : le remake français d’une comédie indépendante américaine plutôt cool ("Ma meilleure amie, sa sœur et moi" de Lynn Shelton), la présence de Marion Vernoux à la réalisation (qui, après Siri, Richet et Pradal, vient donc grossir les rangs des auteurs réduits à torcher de la comédie faisandée) et la moitié du Palmashow pour incarner le rôle principal… Bon, n’y allons pas par quatre chemins, le résultat est catastrophique. Parce que rien dans ce film ne laisse présager qu’un vrai travail a été effectué, tant sur l’écriture que sur la réalisation.

À bien des égards, "Et ta sœur" ressemble à une sitcom sous-écrite : on se contente de deux ou trois situations amusantes et jugées fondamentales, que l’on meuble avec tout un tas de scènes inconsistantes où il ne se passe rien. Ainsi donc, si l’on excepte une scène de massage très sensuelle et une dispute à trois en guise de climax, le reste brasse de l’air pour rien, entre des dialogues vides (on a plusieurs fois affaire à la phrase « Bon, ben je vais aller faire ceci… », puis un silence de cinq secondes, puis l’interlocuteur qui répond « Euh ouais, ok, vas-y »), deux chansons en fond sonore pour faire cool (sauf que non) et le décor côtier qui n’a strictement aucune incidence sur l’intrigue (le film aurait pu se dérouler sur le bord d’un plage indonésienne, ça aurait été pareil). Quant aux trois acteurs, ils semblent tous croire à moitié à leur rôle, se contentant de réciter leur texte sans y injecter du dynamisme ni de l’émotion. Pourtant, on sent qu’ils ont passé un bon moment ensemble. Ce n’est pas notre cas.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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