PANAMA

Jovan est un beau jeune homme dans la fleur de l'âge. Chaque mois, avec son ami Milan, il se lance le défi d'attirer le plus de conquêtes dans son lit. L'une d'elles, Maja, charmante adolescente, est la seule avec qui le courant passe au-delà d'une partie de jambes en l'air. Au lit, les corps se complètent parfaitement. Jovan confie même à Milan qu'ils baisent comme dans un porno, avant d'avouer qu'il tient à elle, à la grande incompréhension de son ami qui, lui, met un point d'honneur à forniquer avec le plus de filles possible.

Le réalisateur dépeint donc une jeunesse décomplexée et affranchie du modèle de société familiale. Ces jeunes serbes y revendiquent des unions libres et sans attaches. Les filles sont faciles pour les beaux gosses un peu tchatcheurs. Mais lorsque les sentiments s'invitent au lit, ces relations sans lendemain deviennent fades. Lorsqu'ils se retrouvent, Jovan et Maja sont tels des aimants. Les corps s'entrechoquent. Les deux comédiens se complètent parfaitement et la fusion charnelle est palpable. Les scènes de sexe sont, à ce titre, vraiment réussies et une tension sexuelle émane constamment du long-métrage. Volontairement, le réalisateur serbe y fait des parallèles évocateurs avec la pornographie dont Jovan s'abreuve.

Au départ, Jovan est loin de se douter que Maja va devenir l'unique être qui le complète. En bon joueur, il prévient la belle qu'il préfère les relations sans attaches et lui confie ouvertement qu'il va voir ailleurs. Mais, au fur et à mesure que le jeune homme s'éprend de la belle, il devient de plus en plus obsessionnel et traque chacune de ses publications sur les réseaux sociaux. Pavle Vuckonic en profite pour tacler ces jeunes qui ne parviennent plus à se concentrer, étant constamment distraits par les incessantes notifications. Jovan finit par être persuadé que Maja le trompe avec un autre. Là où le jeune réalisateur est malin, c'est en laissant le spectateur au même niveau d'information que Jovan. A mesure que le mystère s'épaissit le film gagne en intérêt et Pavle Vuckonic joue sur cette corde avec une évidente habilité. Un réalisateur à suivre donc.