Festival Que du feu 2024 encart

FATAL

Un film de Lee Don-ku

Repentance

Un jeune lycéen est persécuté par quelques camarades, qui le forcent à entrer dans une pièce pour violer une étudiante qu’ils ont séquestrée. Dix ans plus tard, il croise par hasard le chemin d’une communauté chrétienne, dont il accepte l’invitation, pour rompre sa solitude. Il y retrouve par hasard l’étudiante en question, devenue une jeune femme…

"Fatal" est un film coréen sans grands moyens qui raconte la frustration d’un jeune homme persécuté par son chef de gang, et sa rencontre avec un groupe de chrétiens. Intéressé plus particulièrement par une fille, il découvre qu’elle n’est autre que celle qui devrait lui pardonner l’acte qui le hante depuis des années. Le point de départ est donc simple, et porteur d’une réjouissante ambiguïté : le jeune homme va la suivre et décider de l’aider. Il empêchera ainsi une nouvelle agression, mais se montrera collant, persuadé de bien faire.

Incapable de sortir de sa condition de jeune homme influençable, toujours à la botte de ses potes ou sous l’emprise de divers préceptes, le personnage principal est plutôt intéressant. Jeune homme perturbé et timidement maladif, il semble le souffre douleur idéal du premier venu et s’avère incapable de se défendre (voir la scène du maquereau qui le tabasse et le fait ramper par terre...). Et c’est à une plongée dans sa lutte coupable pour être pardonné par Dieu et celle qui a peur de son ombre et est incapable de s’ouvrir à un homme, que nous invite Lee Don-ku.

Récit d’humiliations et de culpabilités, "Fatal" souffre malheureusement d’un déchaînement de violence typique des films coréens, et ici un peu trop appuyé (ah l’usage des clés à molette !), où certaines scènes s’étirent en longueur pour le seul plaisir pervers du réalisateur (lorsqu’il filme la scène en question comme si ses amis regardaient au travers d’un trou de serrure...). Il bénéficie cependant d’un acteur efficace, au physique frêle parfaitement adéquat, en ce sens qu’il ne fait jamais le poids.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire