8 FOIS DEBOUT
Je suis paumée, tu es paumé...
Avec son générique à la "Juno", mélange entre crayonné, photos, et vidéos, et sa bande originale créée pour l'occasion par le groupe français "Hey hey my my", une sensation de légèreté est lancée d'emblée pour ce film dont le sujet est plus que sensible de nos jours : la perte de son emploi, son logement, ses repères, sa famille... Pourtant le titre est lui aussi le témoin d'un certain optimisme, car il provient d'un proverbe japonais : "7 fois à terre, 8 fois debout", qu'Elsa tente de s'approprier.
On ne sait pas ce qui peut valoir à cette femme de perdre pied avec la société, on ne sait pas non plus quelle est son origine sociale, ni si elle a une famille. On la suit dans son parcours chaotique, passant des bureaux où elle passe des entretiens d'embauche foireux, à la solitude de ses balades en forêt, en passant par ses petits boulots payés au black... Des sentiments très forts entrainent cette femme vers le fond, ne croyant plus en rien, et surtout pas en elle : pleine de pudeur, éprouvant de la honte, envahie par la solitude de son quotidien, et la peur de retomber, encore.
Malgré toutes les bonnes intentions visant à relater la vie de cette femme, le rythme lent des journées d'Elsa nous lasse et finit par laisser indifférents, laissant peu de suprise sur ce que va être son lendemain... Peut être est-ce là que Xabi Molia (réalisateur) voulait nous emmener : finit-on par être complètement anesthésié face à la souffrance humaine de nos jours ?
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur