Festival Que du feu 2024 encart

8 FOIS DEBOUT

Un film de Xabi Molia

Je suis paumée, tu es paumé...

Elsa, jeune mère trentenaire, passe des entretiens dans le but de retrouver un peu de stabilité dans sa vie, et de regagner le droit d'avoir son fils de 10 ans auprès d'elle. Alors qu'elle se sent sur le point d'être expulsée de son appartement, faute de pouvoir le payer, elle va faire la rencontre de Mathieu, son voisin de palier, lui aussi un peu paumé. Tous deux cherchent à se réinsérer dans une société qui les impressionne beaucoup et dont ils ne semblent pas faire partie...

Avec son générique à la "Juno", mélange entre crayonné, photos, et vidéos, et sa bande originale créée pour l'occasion par le groupe français "Hey hey my my", une sensation de légèreté est lancée d'emblée pour ce film dont le sujet est plus que sensible de nos jours : la perte de son emploi, son logement, ses repères, sa famille... Pourtant le titre est lui aussi le témoin d'un certain optimisme, car il provient d'un proverbe japonais : "7 fois à terre, 8 fois debout", qu'Elsa tente de s'approprier.

On ne sait pas ce qui peut valoir à cette femme de perdre pied avec la société, on ne sait pas non plus quelle est son origine sociale, ni si elle a une famille. On la suit dans son parcours chaotique, passant des bureaux où elle passe des entretiens d'embauche foireux, à la solitude de ses balades en forêt, en passant par ses petits boulots payés au black... Des sentiments très forts entrainent cette femme vers le fond, ne croyant plus en rien, et surtout pas en elle : pleine de pudeur, éprouvant de la honte, envahie par la solitude de son quotidien, et la peur de retomber, encore.

Malgré toutes les bonnes intentions visant à relater la vie de cette femme, le rythme lent des journées d'Elsa nous lasse et finit par laisser indifférents, laissant peu de suprise sur ce que va être son lendemain... Peut être est-ce là que Xabi Molia (réalisateur) voulait nous emmener : finit-on par être complètement anesthésié face à la souffrance humaine de nos jours ?

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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