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LE GRAND MEAULNES

Sans âme

En 1910, Augustin Meaulnes et sa mère son accueillis chez M et Mme Seurel, qui dirigent une école de campagne. Plein d'aplomb et de courage (il sauve un enfant de la noyade), le garçon est vite surnommé par ses camarades: le "grand" Meaulnes...

Cette adaptation du roman d'Alain Fournier n'est pas des plus réussie. Tout d'abord parce que la reconstitution minutieuse de l'école, des ruines alentours comme de l'environnement d'une guerre qui s'annonce ne réussit pas à faire croire à la violence des sentiments et des serments de jeunesses faits ici. Chaque enfant paraît adulte avant l'heure, presque libre de ses agissements, sans jamais subir les foudre d'une éducation sensée être d'une rigidité à toute épreuve. Ensuite parce qu'aucune émotion vraie ne se dégage de cette histoire pourtant culte, malgré une image soignée, une musique appuyée et des destins anéantis par divers fléaux.

Seul point positif, le casting, ou certaines parties de celui-ci. Torreton bien sûr est d'un sérieux des plus crédibles. Duvauchelle donne un aplomb incroyable à son grand adolescent de personnage. Maunier lui aussi s'en sort plutôt bien, mais peine à passer pour un jeune adulte malgré maquillage et coiffure d'époque. Mais c'est surtout Clémence Poésie, en fiancée résignée mais positive, qui retient l'attention, à la fois par son charme confondant mais aussi par son phrasé impeccable. On croit à cette classe qui caractérise son personnage. Mais c'est bien tout ce en quoi l'on croit durant ce film dénué d'âme.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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