BRIDGET JONES BABY
Une suite sans saveur dont les seuls enjeux semblent financiers
Quarante ans passés, et Bridget se retrouve à nouveau célibataire. Mais cette fois-ci, elle semble l’accepter, préférant se focaliser sur son travail et ses amis. Jusqu’à ce qu’elle remette le couvert avec son ex-mari, s’enamourache d’un bel inconnu et se retrouve enceinte…
La célibataire la plus célèbre du Cinéma est de retour pour une aventure reposant sur un scénario original, et non l’adaptation d’un des romans de la série. Si on espérait que son mariage avec Marc Darcy soit un succès, la quadragénaire se retrouve à nouveau seule. Mais cette fois, pas de pleurs ou d’écriture de journal intime sur musique romantique, Bridget accepte sa situation, préférant se focaliser sur son travail au sein de son journal télé et ses amis. Jusqu’au jour où elle découvre qu’elle est enceinte… Parce qu’après avoir fauté en remettant le couvert avec son ex, tout en ayant couché avec un bel inconnu durant un festival en moins d’une semaine, une question se pose : qui est le père ? Si le titre annonce le fameux « bébé », la maternité ne sera en réalité qu’un prétexte pour reproduire le schéma du triptyque amoureux entre Colin Firth et un playboy (autrefois Hugh Grant, aujourd’hui Patrick Dempsey).
Sauf qu’au-delà de cette architecture déjà vue, le métrage souffre également terriblement d’un manque d’originalité, que ce soit dans les situations ou dans l’humour. Ne faisant que ressasser des artifices déjà usés par le genre, ce nouvel opus ne fait qu’enchaîner les saynètes attendues, ne parvenant même pas à maintenir un quelconque intérêt quant à la révélation de l’identité du père. Dans ce marasme cinématographique, seule la toujours excellente Emma Thompson apporte un peu de fraîcheur, un vent caustique bienvenu qui permet de rendre un peu moins désagréables ces deux heures (oui, c’est long). Néanmoins, parler d’homoparentalité, de mère porteuse et de hipsters ne suffit (heureusement) pas à en faire une uvre moderne. Presque anachronique, ce métrage aurait pu recevoir des louanges dans les années 90. Aujourd’hui, une telle proposition est bien loin d’être suffisante…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur