LEONES
Onirique et soporifique
Jazmín López, la réalisatrice, veut nous parler du passage de l’adolescence à l’âge adulte, comme une mort de l’enfance. Et elle réussit, avec "Leones", un film très beau esthétiquement, à la fois poétique et sensuel. Mais passées les premières minutes, intrigantes et séduisantes, on s’ennuie vite à regarder les arbres frissonner pendant de longues minutes.
Le groupe de jeunes, littéralement perdu dans cette forêt sublime, ne semble pas se soucier outre mesure du temps qui file et de la nuit qui devrait arriver. Seule Isa s’inquiète et ressent quelques émotions : froid, faim, peur, sommeil… Elle semble la seule encore en vie…
Cela, comme plusieurs autres indices (bien) vite introduits dans l’histoire nous révèle trop facilement le funeste destin du groupe. Cette ombre tragique pourrait à elle seule sauver le récit, si elle n’était pas si prévisible. Paradoxalement on regrette que l’histoire ne se limite pas qu’aux émois de la fin de l’adolescence, qui, à elle seule, est déjà un deuil en soi.
Le mince suspense tué dans l’œuf, on perçoit leur sort inéluctable, alors on attend que leur lente marche s’achève. Car, à moins d’aimer regarder les cheveux et les arbres au vent, on se lasse vite de tant de poésie onirique. Et même si le chef opérateur est Matias Mesa, roi de la steadycam pour Gus Van Sant notamment (sur "Gerry", "Elephant" ou encore "Last Days"), ces ados filmés de dos ne nous captivent pas autant.
Loreleï Colin-MoreauEnvoyer un message au rédacteur