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LA TÊTE À L'ENVERS

Un film de Josef Hader

Une comédie sur la communication dans le couple

Critique de musique depuis 25 ans, Georg est licencié. Encaissant difficilement le coup, il cache la nouvelle à sa femme, faisant semblant de continuer à aller au travail. Peu à peu, l’idée de se venger de son boss, fait son chemin dans sa tête. Il commence donc par rayer sa voiture...

Le comédien autrichien Josef Hader passe derrière la caméra pour aborder la difficulté de communication de l'homme dans le couple. Partant d'un point de départ (un homme licencié ment à sa femme et continue à lui faire croire qu'il va tous les jours au bureau) déjà maintes fois exploité ("L'emploi du temps", "L'adversaire"), le scénario explore non seulement les questions de fierté masculine, les alternatives à un possible désœuvrement, mais aussi la supposée facilité des pulsions vengeresses.

Poussant son propre personnage dans ses retranchements, Josef Hader mêle au jeu une femme psychiatre déstabilisée par un patient gay, un patron devenu ennemi juré et un ancien camarade d'école qui rêve d'une autre vie, mais ne peut parler avec sa copine roumaine faute de langage commun. L’auteur fait ainsi monter la sensation de folie et de dérapage incontrôlé, au fil d’un récit dont certains rebondissements sont tout de même un peu tirés par les cheveux.

Au travers de ce portrait désenchanté d’un cinquantenaire en pleine crise, incapable de dépasser ses propres rancœurs, il met aussi en évidence le besoin qu’a l’homme de retrouver un projet motivant pour remonter dans sa propre estime (ici l’achat de montagnes russes, la souris sauvage ou « Wild mouse » du titre original). Mais ce sont avant tout ici les difficultés de communication dans le couple et la différence d'âge qui sont les moteurs d'une intrigue où le cynisme est omniprésent. Et si on peut voir dans cette comédie certaines paraboles politiques, l’une des phrases prononcée par un personnage féminin résonnera sûrement dans l’esprit de beaucoup : « je ne peux pas être avec quelqu’un qui ne me parle pas ».

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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