Festival Que du feu 2024 encart

MIDSUMMER MADNESS

Un film de Alexander Hahn

Une excentricité mal maîtrisée

En Lettonie, le solstice d’été est un jour à part, une fête où tous les tabous tombent et où toutes les excentricités sont permises. C’est dans ce contexte que 8 étrangers vont découvrir le pays, au paroxysme du choc culturel. Des histoires parallèles qui vont forcément finir par se rejoindre…

Dès les premières minutes, on sent un air de déjà-vu, comme si un clone letton de Kusturica souhaitait copier son modèle. Mais n’est pas le maître qui veut ! Il y a bien quelques films "kusturiciens" réussis (« Luna Papa » notamment) mais en général, une telle folie est difficilement personnalisable sans tomber dans le quasi-plagiat. Cet essai-là pèche par son manque de rythme et par son aspect un peu trop pagaille.

Car malgré les apparences de capharnaüm des films de Kusturica, ceux-ci sont savamment orchestrés et suivent un certain fil conducteur. Ce fil-là est péniblement perceptible dans « Midsummer Madness » et les cinq chemins que l’on suit en parallèle se rejoignent de manière poussive. La conclusion ressemble même à un prétexte final pour justifier la juxtaposition de ces histoires tarabiscotées.

Ceci dit, on trouve de multiples raisons de se réjouir, dans certaines situations cocasses et dans quelques personnages truculents. On ne boude pas notre plaisir, par exemple, de voir Dominique Pinon et Maria de Medeiros chanter sur la colline des croix, lieu surréaliste et pourtant bien réel qui donne à lui seul l’envie de prendre un billet pour les pays Baltes ! On apprécie aussi la folie nymphomane du personnage de Chulpan Khamatova (qu'on a déjà vue dans « Goodbye Lenin » et... le « Luna Papa » précité - elle a donc de l'expérience pseudo-kusturicienne!). Bref, on passe un bon moment et c’est peut-être ça le principal.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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